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Société

Des tonnes de choux-fleurs jetés sur les routes

Choux fleur - Cl J Weber

Choux fleur - Cl J Weber - FLICKR

Douceur du climat et marchés saturés: des agriculteurs ont déversé dans la nuit de mercredi à jeudi plusieurs tonnes de choux-fleurs sur des routes du Trégor, dans les Côtes d'Armor, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.

Des températures trop douces

Selon la préfecture, quelque 50.000 têtes de choux-fleurs ont été déversées sur les routes. Soit selon Hervé Conan, responsable de la filière légumes à la FDSEA 22, "entre 150 et 200 tonnes" déchargées en trois points du Trégor, principalement à Lézardrieux, a-t-il précisé.

"Certains agriculteurs ont voulu manifester leur lassitude par rapport à la situation et alerter les pouvoirs publics", a expliqué le responsable syndical. "Aujourd'hui, en raison de la douceur, le chou-fleur a un mois et demi d'avance", a indiqué Hervé Conan pour qui les marchés national et internationaux sont saturés. "Le chou-fleur ne se vend pas du tout", d'autant que les pays généralement importateurs dès que le froid les touche, tels l'Allemagne, la Pologne ou l'Angleterre, "ont un climat identique au nôtre et ont leur propre production", a-t-il ajouté.

Le chou-fleur, plus très vendeur

Cette situation est aggravée par l'embargo russe sur les produits alimentaires, a-t-il noté. "On demande à nos responsables politiques qu'ils agissent encore plus pour que soit mis un terme à cet embargo", a commenté le syndicaliste. Par ailleurs, "les agriculteurs demandent un coup de main" de la part des pouvoirs publics car les choux-fleurs sont vendus aux coopératives entre 0,10 et 0,15 euros par tête, "alors que le coût de revient est de 0,30 euro", a-t-il précisé.

"Fin 2014, des enveloppes (financières) avaient été annoncées aux agriculteurs mais, malgré les promesses du gouvernement, très peu d'aides ont été versées. Ce serait peut-être le moment de remettre en route les enveloppes qui avaient été promises", a conclu Hervé Conan.

A.-F. L. avec AFP