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Société

Des stages pour les consommateurs de stupéfiants arrêtés

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Pour la première fois, la justice va pouvoir condamner les consommateurs de stupéfiants à des stages de sensibilisation.

C'est à partir d'aujourd'hui que tous les tribunaux peuvent obliger les auteurs de petits délits liés à la drogue à suivre d'office un stage de sensibilisation. Jusqu'à maintenant, ces stages sur les dangers de l'usage de stupéfiants étaient expérimentés dans certaines juridictions, comme en Côte d'Or. Désormais, les procureurs de la République ont reçu des instructions du ministère de la Justice. Ces stages seront organisés par des associations spécialisées dans la lutte contre la toxicomanie.

Ils seront organisés sur 2 jours, avec pour objectif d'informer les usagers sur les dangers liés à la consommation de cannabis, d'ecstasy, de cocaïne, d'héroïne... D'abord les risques pour leur santé, ensuite les conséquences pour leur entourage, par exemple les comportements violents que peut entraîner la consommation de stupéfiants. Enfin, les conséquences juridiques de l'usage et du trafic de drogue seront abordées. Ces stages s'adressent aux consommateurs occasionnels , interpellés sur la voie publique, dans la rue ou au volant, qu'ils soient majeurs ou mineurs. Ce stage sera une mesure alternative à des poursuites ou une peine complémentaire et c'est le stagaire qui mettra la main au portefeuille. Montant de la facture : jusqu'à 450 euros.

« Champions du monde de la consommation de cannabis »

Etienne Apaire, le président de la Mission Interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie explique qu'il s'agit d'une sanction pédagogique : « Ce n'est pas une sanction qui vise à exclure, c'est une sanction qui va obliger les usagers de drogues à écouter un certain nombre d'enseignements que bien souvent ils veulent ignorer, comme par exemple le fait qu'il il y a un risque de maladie psychiatrique quand on consomme du cannabis. Expliquer aussi que mélanger alcool et cannabis, c'est 15 fois plus de chances d'avoir un accident mortel sur la route ».

Pour d'autres, ces stages seront contre productifs. Par exemple, Dominique BROC, président du CIRC (Collectif d'Information et de Recherche sur le Cannabis, favorable à la dépénalisation des drogues et la légalisation du cannabis) de la région Centre estime que « c'est une mesure qui ne va pas du tout dans le sens de la prévention. Il y a 7% des usagers qui sont « à problèmes ». On peut peut-être faire quelque chose pour ces 7% sans pour autant les racketter. Ca ne va pas du tout arranger le problème du cannabis en France, car on est quand même les champions d'Europe, voire du monde, de la consommation. Mais on a été jusqu'à présent les champions du monde de la répression. Il faut faire de la prévention et là ça ressemble plus à une mesure répressive ».

La rédaction et Céline Pitelet