Des souvenirs de la tragédienne Sarah Bernhardt en vente à Paris

PARIS (Reuters) - Star avant les stars, femme libre et tragédienne mythique, Sarah Bernhardt est l'objet à Paris d'une vente aux enchères de souvenirs comme autant de témoins de sa vie hors du commun.

Parmi la soixantaine d'objets en provenance de ses maisons de Paris et de Belle-Ile-en-mer, on trouve moult portraits de "la voix d'or" comme la surnommait son contemporain Victor Hugo.

Affiches, cartes postales, caricatures témoignent de l'immense succès de l'interprète de "La Tosca", "Froufrou, "L'Aiglon" et "La Dame aux camélias".

Artiste complète, Sarah Bernhardt (1844-1923) était aussi peintre et sculpteur comme en témoigne un portait de sa gouvernante réalisé de sa main.

On trouve aussi des couronnes portées sur scène, un portrait de la comédienne "en colère" dessiné sur un carton à chapeau et une assiette à poisson marquée de sa devise : "Quand même".

Etre proprement extraordinaire pour son époque, Sarah Bernhardt aima des femmes et des hommes, eut un fils, monta sur scène après son amputation de la jambe et aimait dormir dans le cercueil qu'elle s'était fait fabriquer de son vivant.

"C'était une femme totalement émancipée, en plus d'être la plus grande tragédienne de l'ère moderne, jusqu'ici inégalée", estime Henri-Pierre Teissèdre, commissaire de la vente.

Les objets seront dispersés aux enchères lundi à Drouot, au coeur d'un quartier que Sarah Bernhardt a bien connu.

"Cette vente ne pouvait être mieux placée. Elle a joué dans tous les théâtres et dîné dans les restaurants alentour", note Alain Cadiou, président de Piasa, la maison chargée de la vente.

Quelques centaines d'euros pourraient suffire pour s'offrir un carnet de cartes postales. L'objet le plus cher, un vitrail provenant de la résidence parisienne de Sarah Bernhardt, est mis à prix 12.000 euros.

Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse