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Société

Des scientifiques ont découvert pourquoi les femmes souffrent avant leurs règles

Une poignée de tampons en coton.

Une poignée de tampons en coton. - Loic Venance - AFP

Une étude menée auprès de plus de 3.300 femmes et publiée par le Journal of Women’s Health montre que les douleurs qui précèdent ou accompagnent les règles sont dues à une inflammation liée à une protéine particulière.

Les règles s’annoncent souvent par un ou plusieurs symptômes, plus ou moins douloureux, réunis sous le terme de syndrome prémenstruel: intense fatigue, maux de ventre et de dos, sautes d’humeur, fringales ou prises de poids. Si l’on a donné un nom à ce phénomène il y a quelque temps déjà, on vient seulement de comprendre pourquoi ces différentes douleurs surviennent à ce moment du cycle.

La revue scientifique Journal of Women’s Health publie une étude réalisée sur plus de 3.300 femmes par plusieurs chercheurs de l’Université Davis de Californie. D’après leurs recherches, le syndrome prémenstruel s’accompagne d’une inflammation de l’organisme, elle-même liée à un type de protéine en particulier: la protéine C-réactive (CRP).

Le rôle mécanique de l'inflammation

L’étude démontre que chez les femmes ayant un taux élevé de CRP, de nombreux symptômes du syndrome prémenstruel se manifestent. Les douleurs abdominales et du dos, les sautes d’humeur, les douleurs à la poitrine et la rétention d’eau sont toutes liées de manière "significative" à la présence de CRP. Les maux de tête, en revanche, ne semblent pas avoir de lien avec la protéine en question.

L’étude, relayée notamment par The Independent, démontre que "l’inflammation peut jouer un rôle mécanique dans la plupart des syndromes prémenstruels", même si d’autres recherches devront être menées pour décrire plus précisément le lien entre les deux.

"Recommander aux femmes d’éviter les comportements associés à l’inflammation peut aider à prévenir" (les douleurs), conclut l’étude, et des anti-inflammatoires "peuvent être utiles pour traiter ces symptômes." Certains aliments ou boissons favorisant l’inflammation seraient donc à éviter pendant cette période du mois.

La douleur des femmes n'est pas assez considérée

Si, comme le rappelle The Independent, ces douleurs sont ressenties par 80% des personnes ayant un cycle menstruel, parmi les femmes ou les hommes trans, les recherches sur le sujet sont encore peu nombreuses. Le même média interviewait en février dernier John Guillebaud, docteur en santé reproductive à l’University College de Londres.

Selon lui, les règles douloureuses peuvent faire aussi mal qu’une crise cardiaque, mais la douleur des femmes n’est pas assez prise au sérieux. "Les hommes ne comprennent pas, et le sujet n’a jamais eu la place centrale qu’il devrait avoir. Je pense que c’est quelque chose dont il faut s’occuper, comme n’importe quel autre sujet de médecine", déclarait le docteur Guillebaud.

C.V.