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Des résidences secondaires visées par une "nuit bleue" en Corse

Une vingtaine de résidences secondaires ont été endommagées par une série d'attentats tard vendredi soir à travers la Corse, sans faire de victimes. /Photo d'archives/REUTERS

Une vingtaine de résidences secondaires ont été endommagées par une série d'attentats tard vendredi soir à travers la Corse, sans faire de victimes. /Photo d'archives/REUTERS - -

AJACCIO (Reuters) - Une vingtaine de résidences secondaires ont été endommagées par une série d'attentats tard vendredi soir à travers la Corse,...

AJACCIO (Reuters) - Une vingtaine de résidences secondaires ont été endommagées par une série d'attentats tard vendredi soir à travers la Corse, sans faire de victimes.

Des témoins ont fait état de 24 explosions au total mais les services de police et de gendarmerie ont comptabilisé samedi matin vingt cibles, dix en Haute-Corse et autant dans le sud de l'île, pour cette nouvelle "nuit bleue", la troisième de 2012.

Aucune revendication n'a été enregistrée dans l'immédiat mais une inscription FLNC (Front de libération nationale de la Corse)a été retrouvée à Coti-Chiavari.

De source proche de l'enquête, on a appris par ailleurs samedi qu'un homme présenté comme proche du mouvement indépendantiste avait été interpellé vendredi matin à Calvi par des douaniers, qui ont découvert des mèches et du matériel explosif dans le coffre de sa voiture.

L'individu, qui est âgé de 32 ans, a été placé en garde à vue. Trois des attentats de vendredi soir ont visé des cibles à Calvi.

La section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie des attentats et a confié les investigations à la gendarmerie et la police judiciaire.

"Le bilan pourrait encore évoluer dans la journée, à la lumière des recherches effectuées par les gendarmes qui se rendent sur les lieux", a déclaré le colonel Christian Rodriguez, responsable de gendarmerie en Corse.

Les services de la préfecture ont indiqué que les dégâts matériels étaient "lourds", certaines résidences en voie d'achèvement étant complètement détruites. Les enquêteurs décrivent le même mode opératoire : des bouteilles de gaz couplées à des explosifs.

"FÊTE DE LA NATION"

Dans le sud, deux bâtisses ont notamment été détruites à Coggia, à 35 km d'Ajaccio, une à Bonifacio, une à Sartène, une à Zoza et deux autres également à Coti-Chiavari, sur la rive sud du golfe d'Ajaccio, ou à Pianottoli-Caldarello. Une villa en ruine a été découverte à Favone en fin de matinée samedi.

En Haute-Corse, trois villas de luxe situées sur le littoral ont été visées à Calvi et une à Oletta, à 20 km de Bastia. Dans l'agglomération bastiaise, d'autres constructions ont été plastiquées à Tomino (deux), Santa-Maria-Poggio ou encore Furiani.

Le Cap Corse n'a pas été épargné avec des plasticages à Sisco et Centuri. Les enquêteurs se sont rendus samedi en fin de matinée à Solenzara sur un autre site touché.

Ces attentats ont été commis à la veille de la "festa di a nazione" du 8 décembre, la fête de la nation qui réunit toute la famille nationaliste autour de l'histoire du gouvernement de Pascal Paoli au XVIIIe siècle.

Indépendantistes et autonomistes, qui ont raflé 36% des voix aux élections territoriales de 2010, réclament un "règlement politique de la question corse qui passe selon eux par un changement de la constitution instaurant la co-officialité de la langue corse et la reconnaissance du statut de résident afin de limiter la spéculation immobilière sur le littoral.

La précédente "nuit bleue" corse avait visé le 9 septembre sept enseignes de la grande distribution, essentiellement de la marque Leclerc. Elle avait été revendiquée une semaine plus tard par le FLNC, qui dénonçait la "cherté de la vie en Corse".

Depuis le 1er janvier, on dénombre 75 attentats et cinq tentatives d'attentats.

Roger Nicoli, édité par Yann Le Guernigou