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Des milliers de partisans du mariage gay défilent en France

Plusieurs milliers de partisans du "mariage pour tous" ont défilé samedi dans les rues d'une dizaine de villes en France (comme ici à Nantes) pour défendre le mariage et l'adoption pour les couples de même sexe avant la "manifestation pour l'égalité" prév

Plusieurs milliers de partisans du "mariage pour tous" ont défilé samedi dans les rues d'une dizaine de villes en France (comme ici à Nantes) pour défendre le mariage et l'adoption pour les couples de même sexe avant la "manifestation pour l'égalité" prév - -

PARIS (Reuters) - Plusieurs milliers de partisans du "mariage pour tous" ont défilé samedi dans les rues d'une dizaine de villes en France pour...

PARIS (Reuters) - Plusieurs milliers de partisans du "mariage pour tous" ont défilé samedi dans les rues d'une dizaine de villes en France pour défendre le mariage et l'adoption pour les couples de même sexe avant la "manifestation pour l'égalité" prévue dimanche à Paris.

Un mois après la manifestation des opposants au projet de loi qui avait mobilisé plus de 100.000 personnes, l'Inter-LGBT, la Fédération LGBT et la Coordination Interpride-France entendent bien faire entendre leur voix dans un débat qui divise fortement les Français.

Des rassemblements se sont notamment tenus ce samedi dans les rues d'Angers, Brest, Lille, Lorient, Lyon, Marseille, Metz, Montpellier, Orléans, Grenoble, Clermont-Ferrand ou encore à Nantes où ils étaient plus de 4.000 selon les organisateurs et 1.100 selon la police.

A Lyon, 4.500 personnes -selon la police- se sont rassemblées dans l'après-midi devant l'Hôtel de ville pour manifester leur soutien au projet de loi qui sera examiné à l'Assemblée nationale à partir du 29 janvier.

Dans le cortège essentiellement composé de jeunes et de quelques enfants, les manifestants arboraient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: "J'ai été élevé par des homos et je vais bien, merci!", "Les enfants d'homos n'arrivent pas par accident", "Je suis hétéro, je veux l'égalité pour mon fils".

En tête de cortège, une 2CV décorée de tulles et de ballons avec un couple d'hommes en habit de noce. Aurore, 25 ans, entourée de trois bambins blonds, est venue avec sa compagne "pour qu'on soit libre de choisir". Elle se dite prête à épouser la femme de sa vie.

Le 17 novembre, la manifestation contre le "mariage pour tous" avait rassemblé plus de 20.000 personnes à Lyon dont le cardinal Philippe Barbarin, farouche opposant au projet de loi, qui avait établi en septembre un lien entre l'homosexualité, l'inceste et la polygamie.

"DROITS BAFOUÉS"

A Marseille, ils étaient samedi entre 3.000 et 5.000 à descendre la Cannebière, l'une des principales artères de la ville, pour se rendre devant la préfecture, symbole de l'Etat.

"Mon implication date de plusieurs années. C'est un combat idéologique qu'on ne peut pas perdre, il y a une volonté politique du gouvernement", a affirmé Marie-Arlette Carlotti, la ministre déléguée en charge de la Lutte contre l'exclusion, qui a pris la tête du cortège aux côtés de responsables socialistes locaux.

"Nous ne devons pas voter cette loi par discipline de parti, mais par conviction de liberté", a renchéri le député PS des Bouches-du-Rhône, Patrick Mennucci.

Parmi les nombreuses pancartes brandies par les participants, on pouvait notamment lire "Les bébés se font dans l'amour, pas par le sexe", "Je veux les mêmes droits que les homophobes, pas leur avis" ou encore "Plutôt une paire de mères qu'un père de merde".

"Nous sommes insultés, humiliés. Nos droits sont bafoués. A travers cette loi, c'est l'homophobie qu'il convient de combattre. Si on ne le fait pas, ce mariage n'a aucune valeur. On veut sortir de la mairie la tête haute", a expliqué Isabelle, membre du Mouvement des citoyennes et citoyens.

Les manifestants ont aussi rappelé la "nécessité" de la procréation médicalement assistée (PMA) qui s'est invitée cette semaine dans le débat après les déclarations de François Hollande qui a décidé de laisser le Parlement de trancher sur cette question.

"Le gouvernement a mis maladroitement ce sujet sur la table sans le poser dans le projet de loi. Il ne faut pas avoir un débat de retard. Sur ce sujet, on est les derniers de la classe européenne", a estimé le porte-parole dans la région d'Europe-Ecologie Les-Verts (EELV), Sébastien Barles.

A Lille enfin, ils étaient 700 selon la police, 1.000 selon les organisateurs, devant l'Opéra.

ÉTATS GÉNÉRAUX

A Paris, une dizaine de maires et maires adjoints membres du collectif "Maires pour l'enfance" ont organisé une contre-manifestation place du Trocadéro pour demander "solennellement au président de la République de retirer le projet de loi."

"Nous avons demandé depuis plusieurs semaines que le projet de loi soit retiré pour que des Etats généraux puissent être organisés sur le mariage, la filiation, la famille parce que nous pensons que ce sont des questions importantes qui méritent d'être débattues sereinement", a déclaré Frank Meyer, porte-parole du collectif et maire de Sotteville-sous-le-Val (Seine-Maritime), au micro de BFM TV.

Le collectif, qui revendique plus de 17.000 membres, a appelé les élus à soutenir l'appel à manifester le 13 janvier lancé par le président proclamé de l'UMP Jean-François Copé contre un projet qui selon lui remet "en cause des fondements de la famille."

Une grande "manifestation pour l'égalité" des partisans du mariage des couples de même sexe est prévue dimanche après-midi à Paris à l'appel de l'Inter-LGBT.

Le Parti socialiste sera représenté au sein du cortège, qui défilera de la Bastille à l'Opéra, aux côtés d'associations, syndicats, collectifs d'hétérosexuels, comme "Hétéros solidaires", élus d'Europe Ecologie-Les-Verts (EELV), du PCF et du Parti de Gauche.

Marine Pennetier avec Catherine Lagrange à Lyon, Pierre Savary à Lille, Jean-François Rosnoblet à Marseille et Guillaume Frouin à Nantes, édité par Henri-Pierre André