BFMTV
Société

Des fûts au bilan carbone neutre pour les grands vins

Déguster un grand cru de Bordeaux élevé dans un fût en chêne neutre en émissions de gaz à effet de serre, c'est désormais possible. Référence mondiale de la tonnellerie haut de gamme, l'entreprise Seguin Moreau, en Charente, a lancé cette année les premie

Déguster un grand cru de Bordeaux élevé dans un fût en chêne neutre en émissions de gaz à effet de serre, c'est désormais possible. Référence mondiale de la tonnellerie haut de gamme, l'entreprise Seguin Moreau, en Charente, a lancé cette année les premie - -

par Claude Canellas COGNAC, Charente (Reuters) - Déguster un grand cru de Bordeaux élevé dans un fût en chêne neutre en émissions de gaz à effet de...

par Claude Canellas

COGNAC, Charente (Reuters) - Déguster un grand cru de Bordeaux élevé dans un fût en chêne neutre en émissions de gaz à effet de serre, c'est désormais possible.

Référence mondiale de la tonnellerie haut de gamme, l'entreprise Seguin Moreau, en Charente, a lancé cette année les premiers fûts "carbone neutre" au monde qui ont aussitôt séduit les viticulteurs australiens et néo-zélandais soumis à la pression de la grande distribution européenne.

Depuis le début de l'année, plus de 3.000 fûts de ce type sont sortis des ateliers de Seguin Moreau, un succès qui a encouragé l'entreprise à se lancer à l'assaut de l'hémisphère nord au mois d'août et notamment dans le Bordelais, qui représente un tiers de son chiffre d'affaires global.

Les émissions liées à la fabrication des fûts sont compensées par des investissements dans des programmes internationaux de développement des énergies renouvelables à hauteur de trois euros environ à la charge du client.

"On utilise un bois élevé en moyenne 150 ans. Cela nous fait en quelque sorte obligation de s'engager pour la forêt durable, de protéger une nature généreuse avec nous", explique Philippe Rapacz, directeur général de Seguin Moreau.

Le leader mondial du fût en chêne français a également signé en 2007 une convention avec l'Office national des forêts (ONF), s'engageant dans un programme de reboisement sur deux parcelles de forêts en Charente et dans le Loir-et-Cher.

En pointe sur la démarche environnementale, l'entreprise a fait de l'innovation son moteur de développement depuis 30 ans.

Une équipe de recherche et développement travaille avec les deux grands instituts universitaires en oenologie de Bordeaux et de Dijon sur la relation entre le vin et le bois.

ARROSAGE PAR ORDINATEUR

C'est chez Seguin Moreau qu'a été inventé le "bousinage", la cuisson oenologique des fûts, qui permet, au-delà de la chauffe mécanique pour le cintrage du bois, d'attribuer des qualités organoleptiques en fonction de l'attente du client.

Avec une précision de haute couture, des profils de chauffe ont été élaborés pour valoriser l'interaction entre vin et bois selon différents critères liés au cépage, au terroir et au bois.

Des techniques nouvelles ont également vu le jour chez le tonnelier concernant la sélection du bois.

"Nous présenterons un nouveau concept innovant au printemps 2011 portant sur un processus exclusif de sélection analytique du chêne", indique Philippe Rapacz.

Le plus gros utilisateur mondial de chênes de haute futaie s'est fait le chantre de la maturation scientifique du bois.

Une fois le choix effectué et avec la garantie d'une traçabilité tout au long des opérations, la maturation est assurée par un processus permettant de contrôler le séchage notamment par l'apport d'arrosages pilotés par ordinateur.

Ce savoir-faire fait de Seguin Moreau le partenaire de 4.500 domaines viticoles dans le monde, alors que "3% seulement de la production mondiale voit la barrique", selon Philippe Rapacz.

Avec deux sites de production en France et un aux Etats-Unis, des implantations en Australie et au Chili, Seguin Moreau emploie 240 personnes, produit 75.000 fûts et 190 grands contenants (cuves et foudres allant jusqu'à 1.200 hectolitres) pour un chiffre d'affaires de 50 millions d'euros.

Edité par Yves Clarisse