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Des effets du bisphénol A suspectés chez l'homme

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PARIS (Reuters) - Des effets avérés chez l'animal et suspectés chez l'homme, même à de faibles niveaux d'exposition, justifient la diminution des...

PARIS (Reuters) - Des effets avérés chez l'animal et suspectés chez l'homme, même à de faibles niveaux d'exposition, justifient la diminution des expositions au bisphénol A (BPA) des populations les plus sensibles, a estimé mardi l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses).

L'agence, qui a examiné l'ensemble des publications scientifiques sur le sujet et remis deux rapports d'étape mardi, a recommandé la substitution de cette substance chimique dans les produits destinés aux nourrissons, jeunes enfants, femmes enceintes et femmes qui allaitent.

Utilisé depuis une cinquantaine d'années dans la fabrication de plastiques, le BPA est utilisé dans une soixantaine de secteurs d'activité et présent dans des objets aussi variés que les bonbonnes d'eau, les planches de surf, certains contenants alimentaires ou encore les revêtements de cannettes.

Chez l'homme, cette substance est soupçonnée d'avoir des effets sur la fertilité féminine, les pathologies cardiovasculaires et le diabète.

"Même si nous n'en sommes qu'à une étape de l'évaluation de risques et (...) que les effets du bisphénol A sur l'homme ne sont pas avérés, l'Anses considère qu'il y a néanmoins suffisamment d'éléments scientifiques à ce stade pour appeler à agir (...) dans une logique de prévention", a déclaré son directeur, Marc Mortureux, lors d'une conférence de presse.

L'Anses a lancé un appel à contributions aux industriels. Ceux-ci ont jusqu'au 30 novembre pour lui transmettre des informations sur les produits de substitution disponibles, et leur dangerosité. Elle a par ailleurs rappelé sa recommandation de signaler la présence de BPA sur les étiquettes des produits.

Les biberons contenant du bisphénol A ont été interdits dans l'Union européenne en juin dernier.

L'Union a par ailleurs défini un seuil de risques en 2006, en définissant une dose journalière tolérable de 0,05 mg/kg de poids corporel pour le BPA. Un seuil aujourd'hui remis en cause par l'Anses, qui souligne l'existence de risques potentiels, même à de faibles taux d'exposition.

Chine Labbé, édité par Yves Clarisse