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Société

Des diplomates anonymes répliquent au groupe Marly

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Un groupe de diplomates souhaitant lui aussi garder l'anonymat défend la politique étrangère de Nicolas Sarkozy en réponse au "groupe Marly", qu'il qualifie de "petite camarilla de frustrés".

L'Elysée s'est irrité de la grogne de diplomates français contre la façon dont le chef de l'Etat dirige la politique étrangère sous la forme d'une tribune publiée par Le Monde.

Le groupe pro-Sarkozy a choisi Le Figaro, à paraître samedi, pour répondre aux auteurs de ce réquisitoire, "les héritiers d'une caste endogame qui pense que le pouvoir politique doit s'aligner sur les notes de fonctionnaires infaillibles."

Selon lui, les diplomates frondeurs voudraient "revenir à un passé mythifié où la France ne pouvait exister qu'en s'opposant à l'Amérique, en se tenant à mi-chemin de tout le monde, c'est-à-dire nulle part, quand diaboliser l'Otan tenait lieu de réflexion."

"'L'Afrique nous échappe ?' Devrait-elle nous appartenir encore ? Et faudrait-il aujourd'hui avoir la nostalgie d'une Afrique de papa tenue dans la dépendance d'une aide dont on connaît le bilan, où le clientélisme tenait lieu de politique ?," ajoutent-ils.

Le conseiller spécial du chef de l'Etat, Henri Guaino, a qualifié mercredi de "tract politique" le texte publié mardi dans Le Monde par le groupe de Marly, du nom du café où ils se sont réunis la première fois.

Il s'est demandé sur France Info si les auteurs de cette tribune étaient "de jeunes ambitieux qui cherchent des places" ou au contraire "des diplomates retraités aigris".

D'origines, de générations et de convictions politiques diverses, actifs ou à la retraite, les diplomates du groupe Marly reprochent à Nicolas Sarkozy de ne pas écouter les diplomates professionnels.

Dénonçant "amateurisme et impulsivité", ils déplorent l'impuissance de la France face aux crises africaines et arabes ou à l'émergence de la Chine, l'échec de l'Union pour la Méditerranée, l'indifférence américaine malgré le retour dans le giron de l'Otan, les fiascos à répétition dans la vente des Rafale et de l'industrie nucléaire française à l'exportation, la faiblesse politique de l'Europe, etc.

Gérard Bon, édité par Yves Clarisse