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Société

Des commissions d'arrondissement pour réguler la fête à Paris

Des commissions de conciliation et des médiations de rue seront créées pour mieux prévenir les litiges liés à la vie nocturne à Paris, selon la mairie en conclusion des états généraux de la nuit. /Photo d'archives/REUTERS/Charles Platiau

Des commissions de conciliation et des médiations de rue seront créées pour mieux prévenir les litiges liés à la vie nocturne à Paris, selon la mairie en conclusion des états généraux de la nuit. /Photo d'archives/REUTERS/Charles Platiau - -

PARIS (Reuters) - Des commissions de conciliation et des médiations de rue seront créées pour mieux prévenir les litiges liés à la vie nocturne à...

PARIS (Reuters) - Des commissions de conciliation et des médiations de rue seront créées pour mieux prévenir les litiges liés à la vie nocturne à Paris, annonce mardi la mairie en conclusion des états généraux de la nuit.

Ce rendez-vous, organisé après une recrudescence de plaintes émanant à la fois de professionnels et de riverains gênés par le bruit, a réuni un millier d'intervenants vendredi et samedi dernier à l'Hôtel de ville.

Dans un communiqué publié mardi, la mairie de Paris annonce plusieurs décisions qui seront mises en place en 2011 à titre expérimental.

Des commissions d'arrondissement réunissant représentants de la mairie, du commissariat, d'associations de riverains et d'organisations professionnelles seront installées "pour évaluer régulièrement la situation quartier par quartier et mettre en place des médiations entre riverains et établissements", peut-on y lire.

Pour faire baisser le ton des fumeurs massés sur les trottoirs, un dispositif de médiation de rue, qui pourra faire appel à des clowns ou des mimes comme cela se fait à Barcelone, sera mis en place entre 22h00 et 03h00 du matin dans les quartiers les plus festifs.

Il sera "cofinancé et codirigé par la Ville de Paris et les établissements de nuit", précise la mairie de Paris.

La Ville et la Région aideront financièrement les établissements à se doter de systèmes d'insonorisation. Des études seront réalisées par BruitParif pour mesurer les nuisances sonores.

CHARTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS

Des espaces d'accueil mobiles dotés de personnel médical seront aussi installés en certains lieux la nuit.

Pour mieux combattre les discriminations constatées dans certains clubs, une charte de "Lutte contre les discriminations" devrait voir le jour. Tout manquement à ses principes pourra faire l'objet de sanctions. Elle sera complétée par une campagne de sensibilisation autour du slogan "Sortir est un droit".

La Ville et la Région se sont par ailleurs engagées à réfléchir aux moyens de renforcer les réseaux de transports, de bus, notamment, circulant la nuit.

"On est à différents moments de la vie celui qui sort, celui qui dort ou celui qui travaille. On n'est pas tout l'un ou tout l'autre en permanence, la question c'est d'organiser la vie ensemble", déclarait à Reuters Mao Peninou, adjoint au maire chargé du dossier, juste avant les états généraux.

Selon la mairie, Paris compte environ 200 night-clubs et 850 établissements ouverts après deux heures du matin.

De Bastille à Oberkampf, des Champs-Elysées à Saint-Germain-des-Prés, de Pigalle à la Butte-aux-Cailles, la crispation se fait sentir depuis quelques années dès la nuit tombée.

Bars, clubs et restaurants vivent au rythme des plaintes déposées par les riverains excédés par le bruit de clients jetés sur le trottoir par l'interdiction de fumer dans les lieux publics, effective depuis janvier 2008.

Des professionnels ont tiré la sonnette d'alarme l'an dernier dans une pétition intitulée "Quand la nuit meurt en silence", où ils dénonçaient la répression et le danger de "reléguer la Ville lumière au rang de capitale du sommeil".

Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse