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Société

Démission de l'évêque de Dax: une première en France dans une affaire de mœurs

Hervé Gaschinard, évêque de Dax et d'Aires a démissionné de ses fonctions, une décision acceptée par le Vatican. On lui reproche des "attitudes inappropriées" dans sa relation pastorale avec des jeunes. C'est la première fois en France qu'un évêque démissionne en lien avec une affaire de mœurs. A l'étranger, au contraire, ce cas de figure s'est déjà produit.

"Paroles déplacées", "attitudes inappropriées", les mots choisis par le diocèse de Dax et d'Aires (Landes) dans son communiqué publié ce jeudi ne permettent pas de se faire une idée précise des faits reprochés à Hervé Gaschinard, évêque jusqu'à ce même jour, dans sa relation avec les jeunes. Ce qui est sûr, c'est que sa démission a été acceptée par le Vatican. Hervé Gaschinard devient ainsi le premier prélat français à démissionner dans ce type de circonstances, explique le site de l'hebdomadaire catholique La Vie

Le titre chrétien relève d'ailleurs que dans un précédent cas, celui de monseigneur Pierre Pican, seul évêque français condamné pour avoir couvert un prêtre coupable d'abus sexuels sur mineurs, non seulement l'homme d'Eglise n'avait pas démissionné, mais il avait été nommé évêque émérite de Bayeux et Lisieux en 2010. 

Des exemples similaires à l'étranger

Si la situation est inédite en France, elle ne l'est pas à l'étranger. Plusieurs figures de l'épiscopat américain ont déjà perdu leur place dans des affaires de mœurs et de pédophilie depuis 2002. Cette année-là, le cardinal Law, archevêque de Boston, accusé d'avoir fermé les yeux dans une vaste affaire de prêtres pédophiles, avait dû remettre sa démission à Rome. 

Plus récemment, des évêques sud-américains ont aussi dû quitter leurs charges dans des circonstances similaires. A l'été 2016, l'évêque de Paraiba au Brésil a été destitué après une enquête sur des abus sexuels sur mineurs. En 2015, un évêque mexicain avait connu le même sort. 

Une crise sans précédent pour l'Eglise de France

Vincent Neymon, prote-parole adjoint de la Conférence des évêques de France, a cependant tenu à distinguer le cas d'Hervé Gaschinard auprès du journal La Croix

"Il y a peut-être des éléments qu’on n’a pas, mais en tout cas à ce stade ce n’est pas si simple, pas si tranché. De là à en déduire des choses gravissimes... On trouverait inexact à ce jour de parler de pédophilie. Il ne faut pas aller trop vite et respecter la présomption d’innocence. En tout cas, le gouvernement du diocèse dans ces circonstances n’est plus possible car il y a rupture de confiance."

Dans tous les cas, l'Eglise de France vient de créer un précédent. 

R.V.