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Société

Décès de Margaret Thatcher : une ténacité louée ou abhorrée

Margaret Thatcher avec le président de l'URSS Mikhail Gorbachev, le 8 juin 1990 à Moscou.

Margaret Thatcher avec le président de l'URSS Mikhail Gorbachev, le 8 juin 1990 à Moscou. - -

Le décès ce lundi de Margaret Thatcher a entraîné une vague de réactions à la hauteur de l'empreinte laissée par l'ex-Premier ministre britannique. Il y a ceux qui louent sa « grande personnalité » et « sa rigueur », et ceux qui rappellent les « souffrances » qu'elle a provoquées.

Comme sa politique, l’annonce de son décès a provoqué des réactions plus que contradictoires. L’annonce du décès, ce lundi, de l’ex-Premier ministre britannique Margaret Thatcher a réveillé les antagonismes et les divergences, entre ceux qui louent sa « rigueur » et ceux qui critiquent son « inflexibilité ».

« Son aura internationale a été très grande »

« Très peu de dirigeants sont à même de modifier non seulement le paysage politique de leur pays, mais aussi du monde entier. Margaret était une dirigeante de cette trempe. Son aura internationale a été très grande », a dit Tony Blair, qui resta dix ans Premier ministre, de 1997 à 2007. Mais en Irlande du Nord, le souvenir des années de lutte des catholiques contre l’Angleterre protestante n’est pas effacé. Le leader républicain nord-irlandais Gerry Adams a ainsi affirmé que l'ex-Premier ministre conservatrice avait causé « de grandes souffrances » en Ulster. Les Irlandais se souviennent de l'affaire Bobby Sands, ce nationaliste irlandais de l'Ira qui mourut en 1981 dans une prison de Belfast après une grève de la faim de 66 jours, et pour lequel la Dame de fer resta inflexible.

« Un peu à l'origine de la crise actuelle »

Le président François Hollande a salué la relation « franche et loyale » entretenue par Margaret Thatcher avec Paris, évoquant la disparition d'une « grande personnalité ». L'ancien président de la République Jacques Chirac a lui rendu « hommage » à sa « ténacité », en soulignant que leurs « désaccords passés assumés pleinement » n'empêchaient « pas le respect ». Une « ténacité » érigée en modèle par le président de l’UMP Jean-François Copé, qui « tient à rendre un vibrant hommage à une dirigeante d'exception qui aura su, en toutes circonstances, défendre ses convictions et les faire gagner, sans préoccupation excessive pour les sondages ou les mouvements de balancier de l'opinion ».
« Elle représentait une option de politique économique très libérale qui n'était pas la mienne, qui était celle d'un grand marché très large et sans contrainte aucune, ce qui est probablement un peu à l'origine de la crise actuelle », a pour sa part déclaré l’ancien président Valéry Giscard d'Estaing.

Thatcher « va découvrir en enfer ce qu'elle a fait aux mineurs »

Alors, évidemment, la Dame de fer fait voir rouge les communistes et le leader du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, qui estime qu’en passant l’arme à gauche, Margaret Thatcher « va découvrir en enfer ce qu'elle a fait aux mineurs ». « Si la frange rétrograde et conservatrice de la population anglaise en a fait son héroïne pendant plus d'une dizaine d'années, l'immense majorité des Britanniques a souffert de sa politique économique et sociale », écrit le Parti communiste dans un communiqué.

« Elle a contribué à la fin de la Guerre froide »

Même sentiments contradictoires à l'étranger. Le président Barack Obama a estimé que « l'Amérique vient de perdre une véritable amie ». Et à Moscou, le dernier numéro un soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, a dit voir en elle une « une grande personnalité politique et une femme d'exception qui a contribué à la fin de la Guerre froide ».

Philippe Gril avec agences