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Société

Décès à Paris du cinéaste Raul Ruiz, qui avait adapté Proust

Le cinéaste franco-chilien Raul Ruiz est mort vendredi matin à Paris des suites d'une infection pulmonaire à l'âge de 70 ans. Réalisateur de plusieurs dizaines de films il avait notamment adapté au cinéma l'oeuvre de Marcel Proust avec "Le Temps retrouvé"

Le cinéaste franco-chilien Raul Ruiz est mort vendredi matin à Paris des suites d'une infection pulmonaire à l'âge de 70 ans. Réalisateur de plusieurs dizaines de films il avait notamment adapté au cinéma l'oeuvre de Marcel Proust avec "Le Temps retrouvé" - -

PARIS (Reuters) - Le monde de la politique et de la culture a rendu hommage vendredi au cinéaste franco-chilien Raul Ruiz, l'un des rares...

PARIS (Reuters) - Le monde de la politique et de la culture a rendu hommage vendredi au cinéaste franco-chilien Raul Ruiz, l'un des rares réalisateurs à avoir adapté au cinéma l'oeuvre de Marcel Proust, décédé à l'âge de 70 ans.

L'auteur du "Temps retrouvé" (1998) et des "Âmes fortes" (2001) d'après Jean Giono est mort vendredi matin des suites d'une infection pulmonaire, a annoncé son producteur.

Réalisateur de plusieurs dizaines de films, il avait reçu l'an dernier le prix Louis-Delluc pour sa superbe saga aristocratique "Mystères de Lisbonne".

Au cours de sa longue carrière entamée dans les années 1960, Raul Ruiz a dirigé les plus grands acteurs français comme Michel Piccoli et Catherine Deneuve dans "Généalogies d'un crime" (1996), ou Isabelle Huppert dans "La Comédie de l'innocence" (2000).

Né en 1941 au Chili, Raul Ruiz avait quitté son pays après le coup d'État du 11 septembre 1973 contre le président socialiste Salvador Allende ayant conduit à la dictature d'Augusto Pinochet.

Le cinéaste engagé s'était alors réfugié à Paris.

"Français de coeur, il l'était devenu pleinement en obtenant, il y a peu, la nationalité française", rapporte le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand dans un communiqué où il évoque un univers "d'une profonde originalité, imprégné de surréalisme, peuplé de trouvailles formelles fascinantes".

Le chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy, salue pour sa part "la mémoire d'un digne héritier des Lumières".

"C'est en France que ce conteur hors pair avait réalisé une grande partie d'une oeuvre faisant appel à tous les genres cinématographiques, à la fois baroque et audacieuse, marquée aussi bien par les films de la Nouvelle Vague que par les romans de Stevenson", peut-on lire dans un communiqué de l'Elysée.

Selon Frédéric Mitterrand, Raul Ruiz "mettait la dernière touche au montage du film qu'il avait tourné sur son enfance chilienne" et préparait un autre film au Portugal.

Le socialiste Jack Lang a lui aussi rendu hommage à l'auteur d'une oeuvre "originale et rare", "symbole accompli du métissage des cultures latino-américaines et européennes".

L'ancien ministre de François Mitterrand avait confié à Raul Ruiz dans les années 1980 la direction de l'ancienne maison de la culture du Havre.

Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse