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Société

De plus en plus de Français surendettés

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Plus 20%. Le nombre de dossiers de surendettement déposés en France en 2009, explose. La faute notamment, au crédit revolving...

Le surendettement explose en France : près de 20% de dossiers en plus sur les trois premiers trimestres de 2009, comparé à la même période l'an passé. Soit un peu plus de 162 000 dossiers traités par les commissions de surendettement et les Cours d'appel fin septembre, contre un peu moins de 138 000 il y a un an. Et sur des sommes qui augmentent aussi : une moyenne de 40 000 euros d'endettement cette année, contre 35 000 en 2008. Au total, le nombre de ménages « ayant bénéficié ou étant sur le point de bénéficier d'une mesure destinée à remédier à leur état de surendettement », atteint 744 189 à fin septembre, en hausse de 5,9% par rapport à fin septembre 2008.
Des chiffres officialisés ce lundi 7 décembre lors d'un colloque sur La justice et la crise à la Cour d'appel de Paris, en présence de Michèle Alliot-Marie, la ministre de la Justice, de Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne, de Laurence Parisot, la présidente du Medef, et de nombreuses personnalités du monde judiciaire.

« Pour payer leurs charges courantes, pour vivre... »

« Inquiète », Anne Caron Déglise, la magistrate et conseillère à la Cour d'appel de Paris qui a présenté ces chiffres ce matin, souligne que « des personnes en difficulté pour payer par exemple leurs charges locatives, en viennent à réactiver un crédit revolving, pour simplement payer les charges courantes de logement, de santé ou d'alimentation. Les gens ont des revenus, et surtout des charges, qui ne leur permettent plus de dégager une capacité de remboursement, soit simplement pour vivre. »

« 84% de crédits revolving »

Et Anne Caron Déglise de préciser, chiffres à l'appui, qu'il n'y a « que 7% de crédits immobiliers dans les dossiers de surendettement, mais 84% de crédits revolving ». En effet, aujourd'hui 40% des Français de plus de 18 ans sont interdits de prêt bancaire traditionnel, car leurs revenus sont trop faibles : moins de 1500 euros par mois. Du coup, certains choisissent d'activer leur carte de crédit à la consommation. Avec des taux d'intérêt qui vont jusqu'à 20%, c'est souvent l'engrenage. Un piège dont un consommateur sur trois ne parvient pas à se dégager, passant jusqu'à deux fois devant une commission de surendettement. Et ce, malgré la possibilité de renégocier les prêts ou de diminuer les taux d'intérêt, comme le prévoit d'ailleurs la loi.

La rédaction, avec Christophe Bordet