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Société

Dans une tribune, 100 élus locaux dénoncent la stigmatisation des musulmans en France

Une jeune femme voilée (illustration)

Une jeune femme voilée (illustration) - Axel Heimken - DPA - AFP

Cent élus locaux de divers bords politiques dénoncent la stigmatisation des musulmans en France dans une tribune publiée mardi sur le site du Journal du Dimanche.

Cents élus locaux de divers bords politiques dénoncent, dans une tribune publiée mardi sur le site internet du Journal du Dimanche, la stigmatisation des musulmans en France et mettent en garde contre "des raccourcis périlleux vers lesquels notre pays est entraîné".

Le texte est publié après que Julien Odoul, un élu RN, a violemment pris à partie une femme voilée venue accompagner son enfant en sortie scolaire au sein du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, à Dijon, le 11 octobre dernier.

"Du ministre de l’Education nationale qui déclare par des mots insensés vouloir 'signaler les petits garçons qui refusent de tenir la main des petites filles' au directeur adjoint du Figaro qui affirme à la télévision 'détester la religion musulmane', il est de notre responsabilité d’alerter sur les risques que d’aucuns font peser sur la nation en stigmatisant, à dessein, plus de six millions de nos concitoyens.", écrivent-ils.

"Une déchirure sociale"

Les 100 élus préviennent qu'"à trop pointer du doigt une communauté de croyants, à en faire une menace potentielle dès lors qu’elle porte une barbe ou un voile, l’on verse non plus dans une société de la vigilance mais dans celle de la suspicion".

"À persister sur ce lexique, il est à redouter la naissance d’une forme de frustration chez la très grande majorité des musulmans qui perçoit, de plus en plus, les positions stigmatisantes à leur endroit comme la volonté manifeste de les soustraire à la nation. Il ne sera plus question de fracture sociale dans notre pays mais bien d’une déchirure nationale", poursuivent-ils.

Ils appellent enfin à "un sursaut" des Français et rappellent que la France est une "nation une et indivisible".

"Le président de la République est garant de ce principe. Il est garant de la Constitution. Il est garant de l’application de la loi. Il s’agit de sa responsabilité devant le peuple et devant l’histoire. Il est l’incarnation de l’unité. Nous attendons qu’il se lève et le clame à tous", concluent-ils.
Clément Boutin