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Société

Dans le passé, notre planète comptait des dizaines de fois plus de baleines qu'aujourd'hui

Baleine à bosse prise en photo au large d'Equateur, le 21 octobre 2015

Baleine à bosse prise en photo au large d'Equateur, le 21 octobre 2015 - RODRIGO BUENDIA, AFP/Archives

La disparition de grands animaux altère le cycle nutritif terrestre. Selon une étude publiée ce lundi, la baisse notable - voire la disparition totale, de certains animaux, du fait de la surchasse et de la destruction de leur habitat, a entraîné une importante diminution de nutriments essentiels provenant de leurs excréments.

Restaurer les populations de ces animaux par des efforts de conservation pourrait contribuer à lutter contre les effets du réchauffement climatique en permettant la croissance de plus de végétaux qui absorbent du dioxyde de carbone (CO2), estiment des chercheurs, dont les travaux paraissent dans la dernière édition des Comptes-rendus de l'Académie américaine des sciences. 

"Dans le passé notre planète comptait des dizaines de fois plus de baleines qu'aujourd'hui, vingt fois plus de poissons anadromes --qui vivent dans l'océan et se reproduisent dans l'eau douce-- comme les saumons, un nombre double d'oiseaux de mer et dix fois plus de grands herbivores tels des paresseux géants et des mammouths", souligne Joe Roman, un biologiste à l'Université du Vermont, co-auteur de l'étude.

Une famille éléphant, au zoo de Chester (Angleterre), le 24 août 2015
Une famille éléphant, au zoo de Chester (Angleterre), le 24 août 2015 © Paul Ellis, AFP/Archives

Selon ce chercheur, "le dysfonctionnement du cycle nutritif terrestre risque d'affaiblir la santé des écosystèmes, l'agriculture et la pêche". Ainsi, la surchasse des mammifères marins ces derniers siècles a provoqué une réduction de plus de 75% de leur capacité à déplacer des nutriments comme le phosphore, un des éléments minéraux essentiel à la croissance des plantes notamment.

Les scientifiques pensaient que les cycles nutritifs dépendaient essentiellement des bactéries, ignorant largement les animaux. Mais cette dernière étude, confortant d'autres travaux récents, montre à l'aide de modèles mathématiques le rôle essentiel de ces animaux et de leur matière fécale pour fertiliser les écosystèmes de la planète qui sont vitaux pour les populations humaines.

la rédaction avec AFP