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Société

Dans ce supermarché, les clients viennent aussi y travailler

Depuis le mois de novembre, un supermarché coopératif est en phase de test dans le 18e arrondissement de Paris. Dans ce magasin les clients sont aussi coopérateurs et s'engagent à venir travailler quelques heures par mois pour avoir accès à des produits moins chers qu'en grande surface.

La Louve n'est pas un supermarché comme les autres. Situé rue des Poissonniers dans le 18e arrondissement de Paris, il est le premier supermarché coopératif de France. Sa particularité, il appartient à ses clients coopérateurs qui viennent aussi y donner de leur temps.

C'est le cas de Marlène, cadre dans la fonction publique qui a décidé de rejoindre cette initiative lancée en novembre dernier. "C'est en rodage, on essaie, on apprend à faire ce qu'on n'a jamais fait", explique cette Parisienne, tout en rangeant des fromages en rayon. Pour pouvoir acheter les produits vendus ici, Marlène comme les autres coopérateurs de La Louve accepte de donner de son temps. Trois heures tous les mois, elle vient effectuer des tâches de mise en rayon, ménage ou faire la caisse.

"On tourne sur les postes. Les groupes sont relativement stables et la première question du coordinateur c'est de savoir qui a fait quoi la semaine dernière et pour les tâches ingrates comme le nettoyage des toilettes on tourne". 

La Louve emploie tout de même six salariés mais réalise une économie de main d'oeuvre qui permet aux clients d'accéder à des produits bio ou non bio 20 à 40% moins chers qu'en grande surface. Pour devenir coopérateur, il faut toutefois acheter des parts. Actuellement, les 4.500 coopérateurs contribuent à hauteur de 400.000 euros.

Un modèle importé des Etats-Unis

Pour créer ce supermarché, son cofondateur Tom Boothe s'est inspiré d'un modèle déjà présent à New York, en pratiquant des marges beaucoup plus faibles que celles des supermarchés classiques.

"On est à but non lucratif donc notre objectif c'est d'accueillir un maximum de monde dans notre projet de payer nos factures", explique-t-il. 

Alors que le supermarché n'est qu'en phase de test, La Louve est presque déjà victime de son succès avec près de 100 personnes à rejoindre la coopérative chaque semaine. Si à terme la coopérative parvient à dégager des bénéfices, la cofondateur explique que la priorité sera de rembourser les dettes et de réinvestir dans la coopérative. "Une chose qu'on ne va pas faire, c'est redistribuer les bénéfices" aux coopérateurs précise Tom Boothe. Le supermarché participatif ouvrira ses portes officiellement dans quelques semaines.
C. B avec Emmanuelle Lebon