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Crèches : un collectif dénonce "un parcours du combattant"

Devant le ministère des Affaires sociales, les membres du collectifs Crèche qui se passe sont venus avec leurs enfants protester contre le désengagement de l'Etat.

Devant le ministère des Affaires sociales, les membres du collectifs Crèche qui se passe sont venus avec leurs enfants protester contre le désengagement de l'Etat. - -

Le collectif "Crèche qui se passe" a tenté ce mercredi d’attirer l’attention sur le manque de structures d’accueil pour la petite enfance en France. Après une action devant le ministère des Affaires sociales, le collectif a finalement été reçu. Interview.

Ils ont bravé la pluie pour aller s'installer... sur les marches du ministère des Affaires sociales. Ce mercredi matin, une vingtaine de parents et leurs enfants sont venus avec poussettes et transats pour protester contre le manque de places en crèche. Le jour de l'action n'a pas été choisi par hasard, puisque le tribunal de Marseille rendait ce mercredi sa décision sur une crèche clandestine.

BFMTV.com s'est entretenu avec une membre du collectif Crèche qui se passe, Elise Aubry (qui a notamment travaillé avec Eva Joly dans le passé).

Pourquoi vous battez-vous ?

"On milite pour un service public de la petite enfance. Pour qu’en tant que femme, on puisse mener une carrière professionnelle et une vie de mère. Aujourd’hui, ce n’est pas possible. Avec le père de mon enfant, nous avons écrit 18 lettres, envoyé 18 extraits de naissance. Ce n’est qu’en faisant du forcing en pleine période électorale que nous avons décroché une place en crèche. Un vrai parcours du combattant ! Du coup, nous avons fini par contacter d’autres amis, jeunes parents, pour former un collectif".

Etes-vous satisfaits de l’action de ce matin ?

"Très ! On était une vingtaine de parents, et une quinzaine d’enfants devant le ministère des Affaires sociales. Un membre du cabinet de Dominique Bertinotti nous a reçus très vite. De ce point de vue, on est satisfaits. Et puis, l’écho médiatique a été bon."

Qu’est-ce qui s’est dit pendant ce rendez-vous ?

"Nous avons dénoncé le désengagement de l’Etat dans le domaine de la petite enfance. Cela n’incombe pas uniquement au gouvernement Hollande ni à celui de Sarkozy, cela fait au moins une dizaine d’années que ça dure. Au niveau local aussi, de plus en plus de municipalités délèguent leurs structures d’accueil de la petite enfance au privé. Conséquence : les conditions d’accueil ne sont plus les mêmes, beaucoup de parents et de salariés de ces structures ne sont pas satisfaits."

Et quelle a été la réponse du cabinet de la ministre ?

"On attendait une vraie position politique. Ce qu’on nous a dit, c’est que le ministère allait lancer une concertation citoyenne dans quatre régions : les Pays de Loire, la Bourgogne, le Pas-de-Calais et Midi-Pyrénées. En parallèle, une autre concertation va avoir lieu avec des élus locaux et des professionnels.

Le problème, c’est que les résultats de ces études sont attendus pour la fin du deuxième semestre 2013. Cela veut dire qu’il n’y aura pas de changement visible pour la prochaine rentrée, ni pour celle d’après. Et puis, ce n’est pas comme si on découvrait le problème… Mais on nous répète que les caisses sont vides."

Que pensez-vous de la crèche clandestine de Marseille ?

"C’est un exemple qui démontre le désengagement de l’Etat dans la question. Deux encadrantes pour 25 bébés, c’est impossible… Je n’aurais pas pu placer mon enfant dans ce type de crèche, mais je comprends parfaitement les parents qui l’ont fait. Malheureusement, on n’a pas toujours le choix."

Quelle suite pour votre combat ?

"Ce que nous voulons, c’est attirer l’attention pour permettre à des associations plus "techniques" de bénéficier d’un relai médiatique. Dans le futur, nous allons évidemment organiser d’autres actions "choc", et nous voulons aussi être mélés aux concertations. Nous allons suivre ça de très près."