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Société

Coupat libéré, la polémique enfle

Une libération après plus de 6 mois de détention provisoire, qui a suscité un tollé politique, de la gauche en particulier.

Une libération après plus de 6 mois de détention provisoire, qui a suscité un tollé politique, de la gauche en particulier. - -

La libération de Julien Coupat, principal suspect dans le dossier des sabotages de lignes de TGV en novembre 2008, fait polémique. La gauche prédit un « fiasco politico-judiciaire ».

Après plus de 6 mois en détention provisoire, Julien Coupat, présenté comme le chef du groupe de Tarnac, soupçonné d'avoir saboté des lignes TGV à l'automne 2008, a été libéré jeudi 28 mai. Une libération qui a suscité un tollé politique, de la gauche en particulier.

Affrontement politique

Démission de Michèle Alliot-Marie, création d'une commission d'enquête parlementaire... la gauche et les verts demandent des comptes au gouvernement après la remise en liberté de Julien Coupat, qui selon eux, démontre que la piste d'une action « terroriste » menée par des activistes de « l'ultragauche » était fausse. Apparemment amusée par la « provocation » d'Arnaud Montebourg qui demande sa démission, la ministre de l'Intérieur a tenu à rappeler que « monsieur Coupat demeure mis en examen, sur les mêmes chefs d'inculpation, et placé sous contrôle judiciaire stricte. Nous sommes là dans une procédure normale », a conclu Madame Alliot-Marie, comme embarrassée. Le Premier ministre François Fillon a lui assuré que la procédure judiciaire « a été respectée ».

« Vers un fiasco politico-judiciaire » ?

André Vallini, député PS de l'Isère, a présidé la commission d'enquête parlementaire sur l'affaire Outreau mandatée en 2005 pour analyser les causes des dysfonctionnements de la justice dans le déroulement de cette affaire pénale d'abus sexuel sur mineur, qui déboucha sur une erreur judiciaire. Pour lui, avec l'affaire Coupat, « on s'achemine vers un fiasco politico-judiciaire : soit c'est un dangereux terroriste et on se demande pourquoi on le remet en liberté, soit ça n'était pas un dangereux terroriste et on se demande pourquoi on l'a maintenu si longtemps en détention provisoire. »

« Cesser d'abuser de la détention provisoire »

Convaincu que la démission de la ministre de l'Intérieur ou la création d'une commission d'enquête parlementaire ne serviraient à rien, André Vallini insiste : « il faut que les magistrats en France cessent d'user et d'abuser de la détention provisoire. Et pour cela, il faut restreindre les critères de celle-ci - ça passe par une loi - et il faut d'ores et déjà que les magistrats appliquent le principe qui est que la liberté est la règle et la détention, l'exception. Autrement, on bafoue la présomption d'innocence. »

La rédaction, avec Thomas Chupin