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Société

Coup de filet dans le grand banditisme marseillais

Une vingtaine de personnes, dont plusieurs figures présumées du grand banditisme, ont été interpellées le week-end dernier dans le sud de la France pour des faits de blanchiment et de trafic de machines à sous. /Photo d'archives/REUTERS

Une vingtaine de personnes, dont plusieurs figures présumées du grand banditisme, ont été interpellées le week-end dernier dans le sud de la France pour des faits de blanchiment et de trafic de machines à sous. /Photo d'archives/REUTERS - -

Une vingtaine de personnes, dont plusieurs figures présumées du grand banditisme, ont été interpellées le week-end dernier dans le sud de...

MARSEILLE (Reuters) - Une vingtaine de personnes, dont plusieurs figures présumées du grand banditisme, ont été interpellées le week-end dernier dans le sud de la France pour des faits de blanchiment et de trafic de machines à sous.

Au total, 21 personnes ont été placées en garde à vue après avoir été interpellées à Marseille et sur la Côte d'Azur dans une opération impliquant 150 policiers, a dit lundi la Direction interrégionale de la police judiciaire (DIJP) de Marseille.

Les enquêteurs ont saisi quatre yachts, 200.000 euros en liquide, des faux papiers, des armes de poing, des véhicules et un lot important de montres de luxe.

L'une des personnes interpellées avait en sa possession environ 70 téléphones portables.

"Ce sont des gens qui fleurent bon le grand banditisme. Ils ont pour la plupart un pedigree et ont gravi dans l'échelle du banditisme jusqu'à brasser beaucoup d'argent", a dit Christian Lothion, directeur de la police judiciaire de Marseille.

"Ils se conduisent davantage comme des nababs que comme des smicards du banditisme", a-t-il ajouté devant la presse.

Les policiers ont agi sur une commission rogatoire du juge d'instruction Philippe Dorcet.

Une information judiciaire avait été ouverte le 25 janvier 2010 pour "infraction à la législation des jeux, association de malfaiteurs, blanchiment, non justification de ressources et extorsion de fonds".

Parmi elles figurent Michel et Gérald Campanella, deux frères gérant des établissements de nuit marseillais.

ARRÊTES SUR LEUR YACHT

"On a des gens connus autour desquels une légende a été bâtie. Il nous appartient de démontrer si cette légende est une réalité", a précisé Christian Lothion.

"Ce sont des noms qui chantent bien à nos oreilles avec, parmi eux, deux fugitifs célèbres", a-t-il ajouté.

Les hommes de la police judiciaire ont ainsi interpellé Bernard Barresi, 47 ans, en fuite depuis 18 ans.

Condamné par contumace en 1994 à 20 ans de réclusion criminelle pour l'attaque d'un fourgon blindé à Mulhouse, il a été arrêté à deux ans de la prescription de sa peine.

Les frères Camparella et Bernard Barresi ont été appréhendés dans le port de Golfe-Juan (Alpes Maritimes) alors qu'ils s'apprêtaient à prendre la mer avec leurs femmes et leurs enfants à bord d'un yacht de 27 mètres.

"On avait localisé le bateau à quai. On est passé à l'action quand on a réalisé qu'ils étaient tous là", a souligné le directeur de la PJ.

Parallèlement, une quarantaine de machines à sous ont été saisies dans les bars de la région marseillaise.

"Nous entrons maintenant dans un travail d'exploitation des objets et de l'argent saisis. Ces éléments de train de vie vont nous permettre de déterminer la répartition des tâches : financiers, hommes de main, intermédiaires", a expliqué le procureur de Marseille, Jacques Dallest.

Si les enquêteurs estiment avoir porté un rude coup au grand banditisme marseillais, ils refusent de parler d'éradication.

"Ces gens sont présentés comme des pontes du milieu marseillais, ce n'est pas pour autant qu'il n'y a plus de bandits à Marseille", a estimé Christian Lothion.

Jean-François Rosnoblet, édité par Gérard Bon