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Corse: une réunion "constructive" à Paris malgré l'affaire Pieri

Les présidents du conseil exécutif  corse, Gilles Simeoni (G), et de l'Assemblée corse, Jean-Guy Talamoni (D), à Paris, le 13 février 2018

Les présidents du conseil exécutif corse, Gilles Simeoni (G), et de l'Assemblée corse, Jean-Guy Talamoni (D), à Paris, le 13 février 2018 - CHRISTOPHE ARCHAMBAULT, AFP

Alors que l'ex-leader nationaliste Charles Pieri était placé en garde à vue mardi matin, les dirigeants nationalistes Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni tenaient une réunion "constructive" avec Jacqueline Gourault. Une avancée importante pour la Corse.

L'ex-leader du FLNC (Front de libération nationale corse) Charles Pieri a été placé en garde à vue ce mardi dans l'enquête sur des injures visant la veuve du préfet Erignac. Une affaire qui n'a pas empêché les dirigeants nationalistes de Corse Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni de tenir une réunion "constructive" au même moment à Paris avec la "Madame Corse" du gouvernement, Jacqueline Gourault.

"Une avancée très importante"

Jacqueline Gourault a salué "le climat constructif" de ces discussions et a ouvert la voie à des avancées pour permettre aux institutions corses d'adapter des textes législatifs ou réglementaires à la situation insulaire.

Jacqueline Gourault, ministre auprès du ministre de l'Intérieur, et Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des Territoires, à l'Elysée, le 8 février 2018
Jacqueline Gourault, ministre auprès du ministre de l'Intérieur, et Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des Territoires, à l'Elysée, le 8 février 2018 © LUDOVIC MARIN, AFP/Archives

Le président du conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, a quant à lui salué "une avancée très importante" et confié espérer obtenir une "habilitation générale et permanente" pour permettre à la Corse d'adapter les lois nationales.

"Nous sommes prudents parce que les discussions vont être encore longues (...) Le voyage présidentiel était dans la posture" mais "aujourd'hui les choses se sont déroulées de manière un peu plus satisfaisante que ce à quoi nous nous attendions", a aussi commenté Jean-Guy Talamoni.

Un retour jugé "inquiétant"

Si elle a assuré après la réunion que le placement en garde à vue de Charles Pieri n'avait eu aucune incidence sur les discussions, Jacqueline Gourault avait réagi dans la matinée sur CNews, déplorant une "déclaration immonde, abjecte" et saluant la réaction "rapide, claire et nette" de Gilles Simeoni, qui a dénoncé fermement le message publié sur Facebook.

La ministre avait en revanche jugé "inquiétant" que Charles Pieri reprenne un rôle de premier ordre "dans le parti de Jean-Guy Talamoni", Corsica Libera.

"Dans l'ordre des choses"

Dans une rare interview accordée à Corse-matin, Charles Pieri avait annoncé avant la visite d'Emmanuel Macron en Corse "reprendre une place de responsable dans l'exécutif" de Corsica Libera. Il avait ensuite participé à la manifestation organisée à l'appel de Jean-Guy Talamoni et Gilles Simeoni le 3 février.

Interrogé lors de cette manifestation sur le retour au premier plan de Charles Pieri au sein des instances dirigeantes de Corsica Libera, Jean-Guy Talamoni avait jugé que sa présence était "dans l'ordre des choses".

"Charles Pieri a toujours fait partie de Corsica Libera. Aujourd'hui, il est à nouveau responsable", avait-il dit, jugeant que c'était "le fonctionnement normal d'une organisation politique".

M. F. avec AFP