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Société

Congélation d'ovocytes: Agnès Buzyn souhaite des "garde-fous"

La ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn à l'Assemblée nationale.

La ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn à l'Assemblée nationale. - Capture d'écran assemblée nationale

Si elle est favorable à la congélations des ovocytes, la ministre de la Santé craint des abus.

La ministre de la Santé Agnès Buzyn a estimé dimanche qu'il fallait des "garde-fous" à la congélation d'ovocytes pour les femmes trentenaires, en réagissant à l'appel de la chanteuse Lorie, 36 ans, atteinte d'endométriose, à étendre ce droit.

"Je suis favorable à tout ce qui ouvre et donne plus de liberté, mais je souhaiterais qu'il y ait quand même des garde-fous pour que toutes les femmes à l'âge de 30 ans en France ne décident pas de congeler leurs ovocytes pour faire des enfants à 40 ans", a déclaré la ministre lors du "Grand jury" RTL-Le Figaro-LCI.

Elle réagissait à une lettre ouverte de Lorie parue vendredi sur le Huffington Post où la chanteuse demande au président Emmanuel Macron d'autoriser la congélation préventive d'ovocytes aux femmes atteintes d'endométriose, même dans les formes considérées comme "pas assez sévères" pour en bénéficier.

L'autoconservation uniquement autorisée pour raisons médicales

L'endométriose se caractérise par la présence en dehors de l'utérus de cellules d'origine utérine, qui réagissent aux hormones lors des cycles menstruels. Chez certaines femmes, elle provoque des douleurs, chroniques ou aiguës, voire l'infertilité.

L'autoconservation des ovocytes est actuellement très encadrée: elle est autorisée pour des raisons médicales (cancers, etc.) ou pour une femme qui fait un don d'une partie d'entre eux. Il n'est en revanche pas permis de les conserver en prévision d'éventuels problèmes de fertilité dus à l'âge, après 35 ans.

En septembre, le Comité d'éthique (CCNE) s'est déclaré favorable à cette nouvelle option pour la future loi de bioéthique dont devrait débattre le Parlement début 2019. "La loi de bioéthique pose la question de savoir si on peut le faire par confort à n'importe quelle femme de 30-35 ans, est-ce qu'elle aura le droit de se faire prélever ses ovocytes. Mon sentiment est partagé, il est assez compliqué (...) Je ne voudrais pas qu'il y ait un grand mouvement de comportement des femmes qui seraient amenées toutes à congeler leurs ovocytes et faire des enfants à 40 ans", a commenté la ministre de la Santé.

G.D. avec AFP