Comment les Bleus préparent leur premier match

Henri Emile, l'ancien intendant de l'Equipe de France, révèle les petites habitudes d'avant-match du staff et des joueurs.

Il a organisé et dirigé pendant des années l'intendance des Bleus, notamment celle des champions du monde de 98. Autant dire qu'il sait de quoi il parle. S'il ne fait plus aujourd'hui partie de la garde rapprochée de l'équipe de France, Henri Emile connaît par cœur les us et coutumes qui précédent les rencontres importantes. Interview.

A quelle heure les joueurs se lèvent-ils ?

Les jours de match, les réveils ne se font pas en général avant 8h. Souvent, il y a un déjeuner collectif organisé aux alentours de 8h30. Aujourd'hui, il n'y aura sans doute pas de menu particulier. Ça, c'est plutôt lorsque le match a lieu en début d'après-midi par exemple. Là, on donne des sucres lents en général.

En 98, il était obligatoire de se réveiller de bonne heure les jours de match. Mais c'est vrai que les autres jours, vous aviez des gars qui étaient collés à l'oreiller. Ils prenaient parfois l'excuse de dire qu'ils n'avaient pas besoin de petit-déjeuner et qu'ils n'en prenaient jamais parce qu'ils voulaient continuer à traîner au lit. Or comme il y a des efforts à faire ensuite, bien sûr il est important qu'il y ait un rythme donné au niveau des différents repas.

S'entraîne-t-on le jour du match ?

Ça dépend. En général, il y a des promenades vers 11h/11h30. Mais il peut y avoir un côté un peu surprise. Ça avait été le cas d'Aimé Jacquet qui, le jour de la finale, avait organisé un entraînement à base de coups de pieds arrêtés. Il avait vu que les Brésiliens ne suivaient pas les adversaires sur ce plan là. Et le hasard a fait que le soir, Zidane a marqué deux buts sur coup de pied arrêté.

Que penser de cette équipe de France 2010 ?

Comme tout français, on est un peu dans l'expectative. On ne sait pas trop ce que ça va rendre vu les matchs de préparation, notamment les deux derniers qui nous ont apporté des doutes. Il peut y avoir des révoltes de la part de nos joueurs. Mais en même temps, il ne faut pas faire n'importe quoi. Donc je pense que ça va être un match ouvert mais serré.
Dans une grande compétition il est déterminant de bien démarrer parce qu'après l'avenir nous appartient. Par contre, si on fait un mauvais résultat, c'est sûr que derrière il y aura une pression énorme.