Colère des agriculteurs: une usine Danone visée par une action coup de poing dans le Gers

Les manifestants accusent la multinationale d'importer de l'avoine ukrainienne dans cette usine de Villecomtal-sur-Arros qui doit désormais uniquement produire des aliments végétaux.

Les grands industriels une nouvelle fois visés. Ce mardi 20 février, plusieurs dizaines d'agriculteurs et éleveurs se sont rassemblés devant l'usine Danone de Villecomtal-sur-Arros, dans le département du Gers.

Les motifs de colère des manifestants sont nombreux, comme l'a fait savoir à BFMTV Lionel Candelon, président de la Coordination Rurale du Gers, à l'origine de cet appel. Selon lui, l'avoine utilisée sur place est importée, et non pas issue de la filière locale.

"Elle arrive via l'Espagne et l'Allemagne depuis l'Ukraine. Il y en a marre d’avoir des importations alors que depuis deux ans que la ligne est en construction. Pour le jus d'avoine, on aurait pu avoir de la production locale si on avait juste collaboré avec les agriculteurs", explique-t-il.

L'avoine de la discorde

Après deux ans de travaux et 40 millions d'euros investis, cette usine gersoise ne fabrique désormais plus que des boissons végétales. Plus exactement du lait d'avoine, vendu sous la marque Alpro dans les supermarchés.

Les salariés du site, jusqu'alors spécialisés dans les yaourts aux fruits pour les marques du groupe Danone, s'attellent à la transformation de la farine d'avoine en jus d'avoine.

Auprès de BFMTV, la multinationale l'assure, l'avoine utilisée sur place ne vient pas d'Ukraine mais du nord de l'Espagne et le reste d'Allemagne. "Danone a financé et réalisé des tests de culture d’avoine en France en partenariat avec deux coopératives", apprend-on encore.

"Aujourd’hui le travail n'est pas fait alors que depuis deux ans on aurait pu mettre en circuit la culture de la céréale de l’avoine dans le Gers et les Hautes-Pyrénées pour ravitailler l'usine. On n'aurait même pas besoin de faire venir des camions de ces pays-là", contredit Lionel Candelon.

D'autres actions à venir

Autre grief du côté des agriculteurs en colère, Danone a également mis fin à un accord avec les laitiers du sud-ouest du pays. Au total, avant la transformation de l'usine, 200 éleveurs fournissaient l'usine.

La mobilisation autour de l'usine de Villecomtal-sur-Arros doit prendre fin en milieu de matinée. Par la suite, les agriculteurs, rejoints par d'autres manifestants, devraient prendre le chemin des villes de Tarbes et Pau, où d'autres actions, cette fois-ci autour de grandes surfaces, sont prévues.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV