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Coca-Cola investit moins à cause de la taxe sur les sodas

Coca-Cola Entreprises a décidé de réévaluer ses investissements sur le site français de Pennes-Mirabeau, dans le sud de la France, pour protester contre la taxe sur les sodas sucrés prévue par le gouvernement dans le cadre de son programme d'austérité. /P

Coca-Cola Entreprises a décidé de réévaluer ses investissements sur le site français de Pennes-Mirabeau, dans le sud de la France, pour protester contre la taxe sur les sodas sucrés prévue par le gouvernement dans le cadre de son programme d'austérité. /P - -

PARIS (Reuters) - Coca-Cola Entreprises a annoncé jeudi réévaluer ses investissements sur le site français des Pennes-Mirabeau, dans le sud de la...

PARIS (Reuters) - Coca-Cola Entreprises a annoncé jeudi réévaluer ses investissements sur le site français des Pennes-Mirabeau, dans le sud de la France, pour protester contre la taxe sur les sodas sucrés prévue par le gouvernement dans le cadre de son programme d'austérité.

Le groupe américain a également annulé la célébration des 40 ans de l'usine prévue le 19 septembre prochain en présence du président de Coca-Cola Entreprises, John Brock, peut-on lire dans un communiqué.

"Nous entendons ainsi protester symboliquement contre une taxe qui sanctionne notre entreprise et stigmatise nos produits", dit Coca-Cola en soulignant qu'un investissement de 17 millions d'euros dans son unité provençale devait être annoncé à cette occasion.

"Celui-ci n'est pas annulé mais il doit être réévalué dans le contexte d'incertitude créé par la taxe", dit le groupe.

L'usine de conditionnement des Pennes-Mirabeau, dans les Bouches-du-Rhône, près de Marseille, est l'une des cinq unités de production de Coca-Cola en France.

Elle compte 203 salariés et a fait l'objet depuis cinq ans de 45 millions d'investissement, précise le communiqué.

La taxe sur les sodas fait partie des mesures prévues dans le plan d'austérité de 12 milliards d'euros annoncé le 24 août dernier par le Premier ministre, François Fillon.

LES BOUTEILLES 3% PLUS CHÈRES

Les boissons gazeuses sucrées feront l'objet d'un prélèvement spécifique, dont le taux n'a pas été fixé, à compter 1er janvier 2012.

Cette taxe, censée aider à lutter contre l'obésité, doit permettre à l'Etat d'engranger 100 millions d'euros en 2012.

Coca-Cola figure parmi les principales victimes de cette mesure, même si les versions édulcorées de la célèbre boisson seront épargnées par la surtaxe.

Les eaux et boissons non alcoolisées sont actuellement taxées à 5,5%, alors que la TVA "normale", qui s'applique notamment aux vins, est de 19,6%.

Tristan Farabet, PDG de Coca-Cola France, premier embouteilleur français, a appelé le gouvernement à renoncer à la taxe sur les sodas en expliquant que la mesure entraînerait une augmentation de l'ordre de 3% pour une bouteille d'un litre et demi, soit une hausse "supérieure à l'inflation".

Coca-Cola "réaffirme son opposition vigoureuse à toute forme de stigmatisation des boissons sucrées et à leur assimilation à d'autres catégories de produits tels que le tabac", dit le communiqué publié jeudi.

"Cette taxe stigmatise sans raisons une catégorie de produits qui représente en moyenne moins de 3,5% des apports caloriques journaliers des Français (...) et dont aucune étude en France n'a établi de lien direct avec l'évolution de l'obésité", poursuit le texte.

Patrick Vignal, édité par Yves Clarisse