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Clip de rap à Sarcelles: "On a juste voulu se faire un petit délire"

Une image du clip où les "bébé rappeurs" exhibent des liasses de billets.

Une image du clip où les "bébé rappeurs" exhibent des liasses de billets. - BFMTV

Une plainte pourrait rapidement être déposée par les autorités car une enquête est ouverte. "Il faut visionner attentivement ce clip pour déterminer si des poursuites pénales peuvent être engagées", précise le procureur de Pontoise, cité par Le Parisien.

Le plus âgé doit avoir autour de quatorze ans. Ils sont une dizaine à se revendiquer de la ville de Sarcelles dans le Val-d'Oise dans la vidéo d'un clip de rap - intitulé 1er pocheton, en référence au sachet où est vendu le cannabis - qui a été vu déjà près de 100.000 fois ce dimanche, raconte le Parisien. Problème, ceux qui ont été surnommé les "bébés rappeurs" mais se produisent sous le nom Sarcelleslite, exhibent fièrement armes à feu (factices?) et liasses de billets. 

Les propos sont également très violents, vantant la drogue, les "braquos" (braquage), et l'argent facile. Comme dans de nombreux clips de rap français ou américains, les propos sont aussi mysogines et les femmes évoquées comme des "taspés" (pour pétasses), vues comme de simples objets sexuels.

Une plainte de la mairie

Mais une plainte pourrait rapidement être déposée par les autorités car une enquête est ouverte. "Je suis scandalisé de voir des très jeunes adolescents tenir des propos de haine et de violences comme cela, explique à BFMTV le maire PS de Sarcelles, François Pupponi. Il faut que l'on apporte une réponse pénale, donc on va saisir la justice."

"Il faut visionner attentivement ce clip pour déterminer si des poursuites pénales peuvent être engagées", précise ainsi Yves Jannier, le procureur de Pontoise, interrogé par Le Parisien.

"On a juste voulu faire un petit délire", explique un des jeunes du clip

Au pied d'un immeuble, nous retrouvons celui qui a réalisé le clip. Surnommé "Le Manouche", ce jeune homme de 25 ans qui se dit totalement dépassé par cette polémique. "On parle de drogue, comme dans les films. Mais ce ne sont pas des dealers, ils vont tous à l'école. Il n'y a rien de méchant, c'est que de la comédie, que des comédiens", plaide-t-il anonymement au micro de BFMTV, s'excusant qi certaines personnes ont pu "mal prendre les choses".

Même son de cloche du côté de deux collégiens qui apparaissent dans ce clip. Eux assurent qu'ils voulaient simplement "faire le buzz" et imiter les vrais rappeurs. "On a juste voulu faire un petit délire quoi. On a fait un petit truc comme ça, pour rigoler. On n'est pas ce qu'on dit dans le clip", assurent-ils. Un délire qui pourrait leur coûter cher: 18 mois de prison et 37.500 euros d'amende, pour incitation à la violence.

S.A. avec Antoine Pollez et Antoine Heulard