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Société

Chérèque : « Les salariés nous disent qu’il faudra continuer »

François Chérèque, leader de la CFDT, invité de Bourdin Direct ce jeudi

François Chérèque, leader de la CFDT, invité de Bourdin Direct ce jeudi - -

Invité de Bourdin Direct ce jeudi, le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque fait le point sur les attentes des syndicats et les suites du mouvement de grève contre la réforme des retraites.

Cette seconde journée de mobilisation contre la réforme des retraites sera-t-elle décisive ? Va-t-elle faire bouger le gouvernement ? Autrement dit, est-ce quitte ou double ? Pour François Chérèque, invité de Bourdin Direct ce jeudi, la réponse est claire : c’est « double ». Le secrétaire général de la CFDT déclare ainsi : « Le nombre de manifestants va être déterminant pour la suite du mouvement. Pour l’Ile-de-France, l’information que l’on a, c’est qu’il y a plus de cars commandés dans les départements qui vont venir manifester à Paris. On aura donc encore de très grosses manifestations partout en France. Ce qui veut dire que les salariés nous disent « double ». Les salariés nous disent que si le gouvernement ne change pas sa réforme, il faudra continuer, parce que cette réforme est injuste. »

« Début octobre, un week-end de mobilisation en famille »
Doutant néanmoins de l'influence de cette journée d'action sur le projet gouvernemental, François Chérèque appelle dès maintenant à poursuivre le mouvement : « Tant qu’il y a du débat au Sénat, tant qu’on a la possibilité de changer les choses, inévitablement, notre rôle, c’est de continuer à mobiliser les gens. Nous on est demandeurs d’une journée, pendant un week-end, pour que tout le monde le fasse. Une journée plus citoyenne, en famille. Ce sera soit début octobre, avant le débat parlementaire au Sénat, soit le 8 octobre, on verra. On tranchera vendredi matin. »

« Que le Sénat réduise les injustices ! »
Le syndicaliste plaide pour une « réforme moderne » calculée sur la durée de cotisation, une réforme pensée aussi pour les plus précaires : « La CFDT veut mettre sur la table la possibilité de discuter une autre réforme. On a proposé une autre réforme : changer de système ! Là, on rafistole un système qui part à l’eau de tous les côtés ! Changer de système, c’est faire un système de retraite où celle-ci est calculée sur la carrière réelle du salarié, en fonction de ce qu’il a réellement fait. En réduisant les inégalités qu’il a eues, ou le chômage, ou la pénibilité. C’est cette réforme moderne qu’on veut faire et que le gouvernement ne veut pas débattre avec nous… Sont sanctionnés ceux qui ont eu des carrières incomplètes : les femmes et les chômeurs de longue durée. Donc ce sont les plus modestes qui financent le système. J’attends du Sénat qu’il réduise les injustices, qu’il dise que cette réforme n’est pas possible, qu’il fasse des amendements sur le problème des carrières longues, celui des 65 ans, et qu’il restitue les 60 ans. »

Les propositions du PS et de Pépy ne sont pas crédibles

François Chérèque est critique envers les propositions du Parti Socialiste et de Guillaume Pépy, patron de la SNCF. Il déclare tout d’abord ne pas croire le PS lorsqu’il promet de rétablir l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans en cas de victoire aux Présidentielles 2012 : « Historiquement, ça ne s’est jamais fait. J’en doute » dit-il. Enfin, il juge « stupide » l’idée de Guillaume Pépy d’accorder des bonus aux cheminots non grévistes : « Il y a déjà eu des tentatives comme ça dans certaines entreprises. Ça n’a jamais marché. C’est stupide. La meilleure chose que le président de la SNCF a à faire, c’est d’améliorer le dialogue social pour qu’il y ait moins de grèves. Cela lui coûtera moins cher. Des deux côtés. »

Pour retrouver l'intégralité du podcast de l'interview de François Chérèque chez Jean-Jacques Bourdin, cliquez ici.

bourdinandco