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Société

Charlie Hebdo : « Faire vite un journal, pour leur claquer la gueule »

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Après l’incendie criminel cette nuit des locaux de Charlie Hebdo, la rédaction de l'hebdomadaire satirique, scandalisée et en colère, ne compte pas « se laisser faire ».

Les deux tiers des locaux de Charlie Hebdo (Paris, 20e) ont été détruits la nuit dernière par un incendie d’origine criminelle. La semaine où l'hebdomadaire choisit de titrer sur les révolutions arabes avec un dessin de Mahomet en une, Charlie Hebdo rebaptisé Charia Hebdo, en référence à la loi islamique. Cible de menaces et d’insultes depuis ce week-end, la rédaction du journal, en colère, n’a pas l’intention de céder.

« Comme tous les gros cons, je mettrais 12 vigiles devant le journal »

Après ce qui s’est passé cette nuit, Charb, le directeur de publication de l'hebdomadaire, « ne regrette pas » le choix de sa Une : « Et si c’était à refaire, poursuit-il, je le referais. La seule chose que je changerais c’est que je ferais comme tous les gros cons, je mettrais 12 vigiles devant le journal. Là, après la stupeur, la colère commence à monter. C’est vrai que la seule chose qui me motive c’est de faire un journal le plus vite possible et d’être en kiosque la semaine prochaine pour leur claquer la gueule. […] On a fait ce numéro comme on a fait tous les autres. Je ne pensais pas que l’Islam était un sujet tabou ; je pense qu’on a le droit de parler de tout. Mais les gens ont réagi violemment sur un journal dont ils ignoraient totalement le contenu ; c’est ça qui est le plus aberrant et le plus débile ».

« Attaquer l’humour, c’est attaquer la démocratie »

Et pour le chroniqueur Patrick Pelloux, « quand on attaque un journal comme Charlie Hebdo, quand vous attaquez l’humour, vous attaquez la démocratie, les fondements de la république. Donc c’est gravissime, estime-t-il. Mais on ne cèdera pas ; le journal va continuer, même s’il faut le faire sur le trottoir ! Et on va se battre, parce qu’il est hors de question de se laisser faire ».