BFMTV
Société

Cette créatrice de mode célèbre les cicatrices lors d'un défilé en Ouganda

La créatrice Monica Khatokho, au centre, entouré de deux mannequins ayant participé au défilé "Mes cicatrices sont belles", samedi 22 octobre.

La créatrice Monica Khatokho, au centre, entouré de deux mannequins ayant participé au défilé "Mes cicatrices sont belles", samedi 22 octobre. - Monice Khatokho

"Mes cicatrices sont belles": c'est le nom du défilé de mode, qui s'est déroulé samedi à Kampala, la capitale ougandaise. Il était organisé par Monica Khatokho, une créatrice qui vise à faire changer les mentaliés quant aux stigmates dans le milieu.

Les cicatrices ne sont pas taboues pour Monica Khatokho. La créatrice ougandaise veut au contraire les célébrer pour les normaliser dans un milieu, la mode, où les peaux sont souvent lisses et monochromes. Elle est à l'initiative du défilé Mes cicatrices sont belles qui s'est tenu samedi à Kampala, la capitale de son pays.

Sur le podium, plusieurs mannequins ont ainsi pu défiler en dévoilant les stigmates présents sur leur peau: brûlures, crevasses, tâches sombres ou plus blanches, causées notamment par le vitiligo, un syndrome qui dépigmente certaines parties de l'épiderme. Outre la revendication esthétique, l'objectif est aussi de sensibiliser la population à ce genre de maladies rares pouvant laisser des traces sur la peau.

"J'en suis victime, je connais" explique la créatrice à BFMTV. "Je veux encourager les gens qui en souffrent, leur dire qu'il y a de l'espoir et qu'ils peuvent réaliser leurs rêves".
L'un des mannequins du défilé porte des cicatrices sur le visage.
L'un des mannequins du défilé porte des cicatrices sur le visage. © Monica Khatokho

"Un matin, j’ai décidé de m’accepter"

Monica Khatokho est en effet porteuse d'une maladie rare, le syndrome de Cushing, qui lui a laissé deux cicatrices sur le ventre. Elle n'hésite pas à les exhiber en composant des tenues qui mettent en valeur la peau des mannequins et qu'elle porte elle-même. Elle s'est même donné un surnom en rapport ses stigmates: le zèbre.

"Au début, je me détestais… et un matin, j’ai décidé de m’accepter" raconte-t-elle.

À travers le défilé, elle espère briser peu à peu le tabou autour des problèmes de peau. La créatrice espère faire de son défilé un événement annuel.

Par Marie Gentric, Glenn Gillet