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Société

Ces "nez" qui traquent les mauvaises odeurs

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Pour faire la chasse aux odeurs nauséabondes, la ville de Lyon compte sur ses habitants. Explications avec ces "citoyens-renifleurs", des bénévoles à l'odorat fortement développé, communément appelés "nez".

A Lyon, tous les habitants peuvent désormais devenir "citoyens renifleurs" et faire la chasse aux mauvaises odeurs. Depuis 5 ans, l'agglomération lyonnaise fait déjà appel à ses habitants pour détecter les mauvaises odeurs et en établir une cartographie (consultable sur le site www.respiralyon.org), afin d'alerter rapidement les industriels responsables, notamment les usines pétrochimiques.

La parole aux "nez"

Ils ont le nez fin. 200 bénévoles, communément appelés "nez", ont été recrutés pour cette opération. Aujourd'hui, toute la population peut participer via un numéro vert (0800 800 709) où sont enregistrés tous les signalements d'odeurs désagréables, d'origine agricole, industrielle ou encore chimique. Marlène Morge, chargée de communication de Respiralyon, le réseau en charge de ce dispositif, explique pourquoi ils se sont tournés vers les "nez" : « le nez humain est le meilleur indicateur des nuisances olfactives. »
Marie-Hélène Lair participe au dispositif depuis 4 ans. Grâce à un sens « olfactif assez développé », elle « donne des informations à la ville de Lyon : aujourd'hui et à tel endroit j'ai senti ça... Du pétrole, du chou... on a une liste d'odeurs référencées, et on essaye de cataloguer l'odeur sentie. »

Bruno, "super nez", réveillé par les mauvaises odeurs

Bruno Agostini, 76 ans, habitant à Vénissieux, fait partie des 20 « super nez » de cette opération. Ils ne sont que 20, sur les 200 dans l'agglomération, les seuls à pouvoir détecter très précisément les mauvaises odeurs : « j'ai un nez extrêmement sensible : toutes les odeurs de la vie courante sont pour moi multipliées par 30, 40 ou 50. Les odeurs de chimie notamment, me tirent de mon sommeil. Pour nous aider, on a une mallette, avec des fioles, et si on a un doute sur une odeur, on prend la fiole correspondant à l'odeur reconnue et on compare. »

Les industriels qui jouent le jeu

Respiralyon se réjouit déjà, par la voix de sa chargée de communication que « certaines actions commencent à se mettre en place et que certains établissements industriels investissent dans des moyens pour réduire les odeurs. » En effet, les industries semblent jouer le jeu : quatre d'entre elles, dont Rhodia Organic et la raffinerie Total, ont signé le 6 avril dernier une charte qui les engage à repérer les dysfonctionnements et à réduire leurs nuisances olfactives. Sous peine de colporter une image nauséabonde...

La rédaction, avec Caroline Girardon