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Société

Ces commerçants qui refusent la Carte Bleue

Certains commerçants refusent le paiement par carte bancaire

Certains commerçants refusent le paiement par carte bancaire - -

Location du terminal trop chère, frais prohibitifs, transactions de main à main, certains commerçants, principalement dans le tourisme refusent le paiement par carte bancaire. Reportage à Marseille.

En cette période estivale, de nombreux touristes et clients constate que certains commerçants rechignent à accepter les paiements par carte bleu. Motif, rarement directement avoué par les commerçants concernés : le coût des commissions perçues par les banques sur chaque transaction (voir encadré).

Sur le terrain, comme ici à Marseille, certains commerçants refusent ainsi de se mettre tout simplement à la carte bancaire… C’est le cas en grande majorité des chauffeurs de taxis indépendants. Bruno, taxi marseillais, en fait partie. « Simplement parce que je n’ai pas la clientèle adaptée à l’utilisation d’un TPE (ndr : Terminal de paiement électronique), qui permet la prise en charge de la carte bleue. Si vous n’avez pas suffisamment de chiffres d’affaires pour la prise en charge du terminal, ce sont des frais supplémentaires, de l’ordre de 50 euros par mois et de 3% de commission pour la banque. Si vous avez des petites courses, dans le centre ville, ou ce sont des petites sommes, des 8–10–12 euros, l’usage de la carte bleue est plus restrictif que positif. »

Des frais fixes et souvent prohibitifs, c’est pourquoi ils sont alors beaucoup à appliquer un seuil plancher pour accepter un paiement par carte. C’est le cas de Didier qui tient un magasin de souvenirs à Marseille et qui a décidé de fixer la barre à 15 euros… « En dessous, j’essaye de leur dire de me payer en liquide parce que ça me fait des frais, 15 centimes par opération qu’il me prenne pour 1000 euros ou pour 10. Alors je sais que pour 15 euros, 15cts ça devient… normal. »

Certains refusent tout simplement les paiements par carte. Ce qui peut parfois agacer, voire dérouter un peu, pour les clients. C’est le cas de Pierre, en vacances à Marseille. Des commerçants qui refusent la carte, il en rencontre énormément : « Dans les restaurants, dans tout ce qui tourne autour du tourisme, les commerçants refusent la carte bancaire. Pour n’avoir que des espèces… Plus facilement négociable dans la poche arrière, dirons–nous. Maintenant, j’en arrive à bouder les commerçants qui refusent la carte. Faut avoir du liquide sur soi, aller au distributeur, c’est galère ! »

Un projet de loi pour plafonner les CIP|||

Initiative pour y voir plus clair dans les tarifs bancaires, celle d’un député, Richard Mallié (UMP Bouches du Rhône). Jean-François Copé lui a confié une mission pour faire la lumière sur les « commissions interbancaires » lors des paiements (CIP) en carte bleue. Le député dans une interview au Parisien ne mâche pas ses mots : « Les banques se font du fric sur le dos des commerçants » ! Les commissions varient de 0,8% à 3% de la transaction. Evidemment la grande distribution ne paierait que 0,4% quand les chauffeurs de taxis devraient acquitter 3% de commission. Là encore le député dénonce l’opacité et l’absence de lien entre le coût de revient réel de la prestation et le prix facturé au commerçant. Richard Mallié a déposé fin mai sur le bureau de l’assemblée nationale une proposition de loi pour encadrer les CIP. Le texte propose notamment de plafonner la commission versée par le commerçant.

La rédaction de RMC avec Lionel Dian