Centres éducatifs fermés: comment ça marche ?

Après le viol et le meurtre d'Agnès Marin, François Fillon veut que les mineurs récidivistes en attente de procès soient placés en centres éducatifs fermés. Comment fonctionnent ces établissements ?

Les centres éducatifs fermés (CEF) sont au coeur de l'actualité depuis le drame du Chambon-en-Lignon, où le jeune Matthieu est accusé d'avoir violé et tué Agnès Marin, la semaine dernière en Haute-Loire. Le jeune homme de 17 ans, lycéen au Collège-lycée cévenol, était en attente de son procès dans une première affaire de viol. Lundi, François Fillon a souhaité que les mineurs récidivistes pas encore jugés soient systématiquement placés en centre éducatif fermé. Comment fonctionnent-ils au juste ?

Une quasi-forteresse

Il y a en France 44 CEF pour une capacité d'accueil de 500 places. Les premiers ont ouvert en 2003. Ils accueillent des jeunes multirécidivistes âgés de 13 à 18 ans. Ces pensionnaires font l'objet d'un contrôle judiciaire ou de sursis avec mise à l'épreuve. Il s'agit, dans le premier cas, d'une alternative à la détention préventive. Leur coût pour l'Etat est deux fois moins important que le placement en détention (800 euros par jour contre 1.500 euros). Le centre de Tonnoy (Meurthe-et-Moselle) fait partie de ces établissements. Il a accueilli ses premiers mineurs le 26 avril 2004. Derrière ses allures de belle bâtisse bourgeoise, le complexe est en réalité une quasi-forteresse. Il y a une enceinte, des grilles et une imposante clôture. Les sorties ne sont autorisées qu'accompagné d'éducateurs.

Lever à 7h tous les matins

Les 12 pensionnaires se lèvent entre 7h et 7h30 tous les matins. A partir de 8h, ils se mettent au travail. Il s'agit de maraîchage, d'entretien d'espaces verts, de cuisine, de menuiserie ou encore de ferronnerie et de soudure. De nombreux équipements permettent l'organisation des ateliers sur place. A partir de 17h, le sport est obligatoire. Tous les mineurs sont là pour une durée de 6 mois renouvelables. Selon la direction, plusieurs délinquants sexuels y séjournent régulièrement. L'encadrement est imposant: 26 personnes employées à temps plein, soit 2 adultes pour 1 adolescent. Il s'agit d'éducateurs, de moniteurs, d'agents de sécurité, de psychologues, d'infirmières ainsi que de l'équipe purement administrative.

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