BFMTV
Société

Cacophonie sur l'évolution des prix de l'immobilier en france

La cacophonie continue de régner dans le monde des statistiques immobilières en France, après la publication en l'espace de 48 heures d'estimations sur l'évolution du prix des logements anciens fortement divergentes. /Photo d'archives/REUTERS/Jean-Paul Pé

La cacophonie continue de régner dans le monde des statistiques immobilières en France, après la publication en l'espace de 48 heures d'estimations sur l'évolution du prix des logements anciens fortement divergentes. /Photo d'archives/REUTERS/Jean-Paul Pé - -

par Juliette Rouillon PARIS (Reuters) - La cacophonie continue de régner dans le monde des statistiques immobilières en France, après la publication...

par Juliette Rouillon

PARIS (Reuters) - La cacophonie continue de régner dans le monde des statistiques immobilières en France, après la publication en l'espace de 48 heures d'estimations sur l'évolution du prix des logements anciens fortement divergentes.

Deux jours après l'annonce par Century 21 d'une envolée de 8,5% des prix moyens des logements en France, la FNAIM crée la surprise en évoquant une simple "stabilisation" sur un an.

Selon les dernières statistiques de la Fédération nationale immobilière publiées jeudi, le prix moyen au m2 n'a progressé que de 0,1% sur un an dans l'Hexagone en glissement semestriel (1er semestre 2010/1er semestre 2009) et a baissé de 0,7% en variation annuelle (12 derniers mois/12 mois précédents).

"La baisse des prix est terminée, sans pour autant qu'il y ait des comportements spéculatifs", a déclaré René Pallincourt, président de la FNAIM lors d'une conférence de presse. "On peut vraiment parler de stabilité des prix", a-t-il ajouté.

Selon la FNAIM, les prix des appartements et des maisons ont retrouvé leurs niveaux de fin 2005, tandis que Century 21 avait annoncé mardi que les prix avaient déjà quasiment retrouvé leurs niveaux du premier semestre 2008, juste avant la crise.

A Paris, les divergences sont aussi spectaculaires : hausse de 6,8% en moyenne entre le premier semestre 2009 et le premier semestre 2010, selon la FNAIM... et de 15%, selon Century 21!

Interrogé sur les raisons de cette disparité entre les chiffres de deux grands réseaux d'agences immobilières, la FNAIM n'a pas pu donner d'explication, son président se contentant de souhaiter que le secrétariat d'Etat au Logement accomplisse rapidement sa mission d'"étalonnage" de ces statistiques. "On ferait un grand pas si on parlait de la même chose", a-t-il dit.

La FNAIM, avec ses 13.000 adhérents, revendique une base de données de 60.000 transactions par an, soit environ 10% du marché français, alors que Century 21 en compte 46.000.

Benoist Apparu, secrétaire d'Etat chargé du Logement, dénonçant un "trop plein" de statistiques sur le marché, a confié une mission de contrôle des statistiques à Bernard Vorms, directeur de l'Agence nationale d'information sur le logement.

POIDS ET MESURES

Celui-ci recommande principalement la création d'un "bureau des poids et mesures", sorte d'agence de notation chargée de classer les différentes sources (indices Insee-Notaires, indicateurs privés, etc.) en fonction de leur fiabilité.

Pour l'année en cours, la FNAIM maintient sa prévision d'évolution des prix située entre -1% et +3% en France et s'abstient de prévision pour Paris, tandis que Century 21 a relevé la sienne à près de 6% en France et à 15% à Paris.

Les deux réseaux s'entendent toutefois sur le fait que les perspectives pour le deuxième semestre sont moroses, sauf sur le marché parisien, où la demande reste largement excédentaire.

Pour justifier la résistance de l'immobilier à l'environnement économique, ils invoquent la faiblesse des taux d'intérêt et l'intérêt des ménages les plus aisés, en quête de refuge face à l'incertitude sur l'avenir, notamment des retraites, et à la grande volatilité des marchés financiers.

Cependant, note la FNAIM, les primo-accédants ont de plus en plus de difficultés à financer l'achat d'un logement, comme l'indique une étude, publiée cette semaine par le Crédit foncier et l'Université Dauphine, selon laquelle moins d'un ménage francilien sur trois a les moyen d'acquérir un logement.

La fédération souligne que le volume de transactions reste inférieur de 25% par rapport aux volumes des années 2001 à 2007.

Elle appelle le gouvernement à maintenir le dispositif des prêts à taux zéro (PTZ) qui ont permis à 150.000 ménages, parmi les plus modestes, d'acquérir un logement en 2009.

Dans le cadre du débat d'orientation budgétaire, le rapporteur de la commission des Finances, le député UMP Gilles Carrez propose de fusionner la déduction des intérêts d'emprunts immobiliers et le PTZ en un dispositif unique réservé uniquement à l'achat de logements neufs à basse consommation d'énergie.

Edité par Cyril Altmeyer