BFMTV
Société

"C'était la panique": aux côtés des pompiers le soir de l'incendie de Notre-Dame de Paris, un conservateur du patrimoine témoigne

"Nous avions une perte totale de la notion du temps. C'était la panique mais on essayait de s'organiser", raconte Antoine-Marie Préaut, conservateur régional des monuments historiques d'Île-de-France.

Le soir de l'incendie qui a ravagé Notre-Dame de Paris, le 15 avril dernier, plusieurs agents du ministère de la Culture étaient aux côtés des pompiers. Leur mission: aider les secours à s'orienter dans l'édifice et à identifier les œuvres les plus précieuses.

Parmi ces agents, Antoine-Marie Préaut, conservateur régional des monuments historiques d'Île-de-France. Il était l'un des premiers à entrer dans Notre-Dame en feu avec les pompiers. 

"Alerté dès 18h30 d'un départ de fumée à Notre-Dame, je me suis rendu sur le site à contre-courant des touristes qui évacuaient l'île de la Cité. J'étais aux côtés des pompiers dès 19h", se souvient Antoine-Marie Préaut, au micro de BFM Paris. "Avec une petite poignée d'agents du ministère de la Culture, nous avons été autorisés à rejoindre les secours. Pendant plusieurs heures, on a tenté de les aider à pénétrer dans la cathédrale et à évacuer les œuvres."

"Nous avions une perte totale de la notion du temps"

Le conservateur du patrimoine se rappelle la panique sur le parvis de la cathédrale alors que les flammes détruisaient la charpente de l'édifice et que les pompiers tentaient de maîtriser l'incendie. "nous avions une perte totale de la notion du temps. C'était la panique mais nous essayions de nous organiser", explique-t-il. 

"Il faut imaginer le contexte: des alarmes, plus de lumière car la nuit commençait à tomber. Les 400 pompiers s'organisaient avec des tuyaux et des véhicules partout. C'était la panique mais nous essayions de reprendre nos espritsn d'être rationnels et d'envisager un parcours dans la cathédrale. Nous réfléchissions à où aller pour sauver des œuvres et du mobilier", raconte-il. 

"Nous nous sommes concentrés sur quelques œuvres"

Antoine-Marie Préaut était chargé de déterminer les œuvres à évacuer en priorité. "Nous n'avons pas imaginé une seule seconde sortir l'ensemble des grandes œuvres", admet-il. Et de lister: "nous nous sommes concentrés sur quelques éléments: les saintes reliques, la tunique de Saint-Louis, quelques éléments les plus précieux du trésor, du mobilier liturgique facilement accessible."

Ce mercredi, un mois après l'incendie, il se félicite que "plus de 1300 œuvres " aient été sauvées même si certaines restent inaccessibles dans l'édifice pour des raisons de sécurité.

Cyrielle Cabot