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"C'est toujours les mêmes qui trinquent": à Rennes, les commerçants lassés par les manifestations

À Rennes, les mobilisations contre la réforme des retraites, marquées par des débordements en marge des manifestations, pénalisent les commerçants qui perdent en chiffre d'affaires. 

Des vitrines attaquées ou encore des abribus dégradés... À Rennes, les violences en marge des manifestations contre la réforme des retraites inquiètent les commerçants du centre-ville qui déplorent une perte de 70% de la fréquentation du public en mars.

Pour la 12e journée de mobilisation ce jeudi, à la veille de la décision du Conseil constitutionnel sur la conformité du texte, 10.000 personnes sont attendues à Rennes, selon une note du renseignement territorial datée de mardi et que BFMTV a pu consulter.

"Les manifestations sont toujours sur un itinéraire identique, c’est toujours les mêmes commerçants qui trinquent. Mon commerce c’est mon outil de travail et sans mon outil de travail je crève", explique Joséphine, commerçante rennaise, au micro de BFMTV.

Au mois de mars, les commerces du centre-ville rennais ont vu leur fréquentation chuter de 70%, estime Laurence Taillandier, présidente de l’association Carré Rennais qui représente les commerces de la ville.

"Quand il n'y a pas de flux, il n'y a pas de chiffres, il n'y a pas d'affaires et c'est difficile de tenir", explique-t-elle.

Selon le renseignement territorial, "270 démonstrations" sont annoncées dans l'Hexagone, accompagnées de "blocages de sites industriels et d'axes de circulation".

De possibles fauteurs de troubles

Dans les rues de Rennes, près de 70 abribus ont été aussi dégradés et ils ne seront, pour l'heure, pas remplacés.

"Evidemment, les réparer maintenant, tant que la crise n’est pas passée, je comprends qu’on ne le fasse pas immédiatement", dit un passant au micro de BFMTV.

En plus de la manifestation ce jeudi matin, un autre rassemblement est prévu samedi en centre-ville, le jour ou les commerçants réalisent normalement leur meilleur chiffre d’affaires de la semaine.

"La mouvance d'ultragauche et des groupes de gilets jaunes, agrégeant d'autres éléments violents, seront de nouveau présents dans les cortèges pour tenter de provoquer des troubles à l'ordre public", écrivent les autorités.

Plusieurs villes dont Rennes, Dijon, Brest, Toulouse, Bordeaux, Grenoble, Lyon et Lille seront particulièrement scrutées pour ce risque de présence d'éléments "d'ultragauche". Les gilets jaunes, eux, sont attendus à Charleville-Mézières, Caen, Valence et Épinal.

Pour la onzième journée de mobilisation, le 6 avril, le renseignement territorial tablait sur 600.000 à 800.000 manifestants, dont 60.000 à 90.000 à Paris. Près de 2 millions de personnes se sont rassemblées en France selon la CGT et 570.000 selon le ministère de l'Intérieur.

Manel Menguelti