BFMTV
Société

Buvez moins et mangez mieux

-

- - -

Alcool, viande rouge, sel... Certains aliments augmentent le risque de cancers. Les recommandations du Pr Maraninchi, cancérologue, chiffres à l'appui.

Manger peut provoquer le cancer. Du moins, certains aliments aggraveraient nettement les risques de développer la maladie. C'est ce que montre l'Institut national du cancer (Inca) dans une brochure rassemblant les études internationales les plus récentes sur l'impact de la nutrition sur les cancers. Le Professeur Dominique Maraninchi, président de l'Inca et cancérologue, brise quelques idées reçues, et donne quelques recommandations.

L'alcool au 1er rang des accusés

Selon l'étude, « la consommation de boissons alcoolisées est associée à une augmentation du risque de plusieurs cancers : bouche, pharynx, larynx, œsophage, colon-rectum, sein et foie. » Par verre consommé par jour, la hausse du risque va de 9% (cancer colorectal) à 168% (bouche, pharynx et larynx). Après le tabac, l'alcool est la dexième cause évitable de mort par cancer en France. Et comme l'explique le Professeur Dominique Maraninchi, président de l'Institut national du cancer : « Ce qu'on a appris de nouveau, c'est qu'il n'y a pas de bonne dose en matière d'alcool, pas de "dose protectrice". Dans les années 60, les Français buvaient en moyenne 6 verres par jour. On l'a payé très cher avec l'augmentation du nombre de cancers. Mais même 2 verres par jour, ça augmente. La recommandation, c'est de ne pas boire tous les jours, avec régularité ; mais de garder le caractère un peu festif qu'il peut y avoir en échangeant autour d'un verre. »

Viandes et sel : à consommer avec modération

Les viandes rouges et charcuteries sont également pointées du doigt pour le cancer colorectal. Mais sans alarmisme : le seuil est fixé à 500g de viande rouge par semaine. Une limite que dépasse pourtant un quart des Français - la consommation moyenne étant de 370g. Le sel semble lui avoir un lien avec le cancer de l'estomac ; et les compléments alimentaires à base de bêta-carotène, avec celui du poumon. Et le Professeur Maraninchi de tempérer : « ce qui compte dans la nutrition c'est l'équilibre. Il ne faut pas accumuler viandes rouges, salaisons, charcuteries. On peut bien sûr en manger, mais il ne faut pas en consommer tous les jours, ni plusieurs fois pas jour. Il faut diversifier car ça protège - c'est tout à fait établi sur le plan scientifique - du risque de nombreux cancers, parmi les plus fréquents : colon, sein... »

Fruits, légumes, sport et allaitement

Outre ces facteurs augmentant le risque de cancers, l'Institut national du cancer donne un certain nombres de conseils sur les aliments et activités recommandés afin de réduire ce risque. S'il n'y a pas d'aliment miracle qui protègerait contre cette maladie, il est prouvé que les fruits et légumes, riches en antioxydants et en vitamines réduisent notamment le risque des cancers de la bouche, du pharynx, du larynx, de l'œsophage, de l'estomac, et pour les seuls fruits, du poumon. Il est recommandé d'en consommer chaque jour au moins 400g.
Le surpoids et l'obésité étant des facteurs aggravants, l'activité physique est elle fortement conseillée. Elle diminuerait le risque de cancers, selon le Professeur Maraninchi, « jusqu'à 40% ». Enfin, l'allaitement maternel limite les risques de cancer du sein. « Idéalement, c'est jusqu'à 6 mois et exclusif », précise-t-il.

Pour plus d'infos, cliquez ici.

La rédaction-Bourdin & Co