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Société

Burkini à Grenoble: les militants à la piscine, mais pour "calmer le jeu"

Une quinzaine de personnes, appartenant majoritairement au collectif Alliance Citoyenne, se sont rassemblé devant la piscine Jean Bron de Grenoble.

Une quinzaine de personnes, appartenant majoritairement au collectif Alliance Citoyenne, se sont rassemblé devant la piscine Jean Bron de Grenoble. - JEAN-PIERRE CLATOT - AFP

Une quinzaine de personnes, appartenant majoritairement au collectif Alliance Citoyenne, se sont rassemblées devant une piscine de Grenoble pour échanger sur l'interdiction de porter un burkini dans ces établissements.

Une semaine après leur baignade en burkini dans une piscine de Grenoble, les femmes et les militants à l'origine de cette campagne y sont retournés ce dimanche, cette fois à la rencontre des usagers et pour "calmer le jeu".

Restant sur le trottoir, une quinzaine de personnes, appartenant majoritairement au collectif Alliance Citoyenne, ont tenté de sensibiliser à la cause de ces musulmanes protestant contre les "règlements discriminatoires" des piscines vis-à-vis de ce vêtement de bain très couvrant. Ils n'ont pas tenté d'entrer dans l'établissement, gardé de toute façon depuis trois jours par des vigiles et policiers municipaux. Ils ont reçu de nombreux témoignages de soutien et ont débattu dans le calme avec les détracteurs.

"La laïcité c'est aussi le droit de chacun à pouvoir s'habiller comme il l'entend. Y compris dans une piscine, tant que le maillot de bain n'enfreint aucune règle d'hygiène ou de sécurité", estime Eleonora, une habitante.

"C'est politique votre truc ! Ce sont des choses comme ça qui amènent le fascisme", peste de son côté Alain, la soixantaine.

"La semaine a été agitée"

Alliance citoyenne avait lancé mardi sur internet une invitation à une "sortie piscine en famille", avec prêt possible de burkini, la troisième action de ce type en six semaines à Grenoble, consistant pour ces femmes à entrer par surprise dans le bassin ainsi vêtues.

"Finalement, on a préféré calmer le jeu, souligne Lucas, un sympathisant. "La semaine a été agitée : notre voix a été relayée (par la presse, ndlr), mais on a aussi été menacées", témoigne Soumia, 17 ans. "On veut s'inscrire maintenant dans le temps long", a expliqué Adrien Roux, le directeur de l'Alliance citoyenne à Grenoble.

Le premier ministre Édouard Philippe, la secrétaire d'État à l'Égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa et la ministre de la Justice de la Justice Nicole Belloubet ont appelé cette semaine ces baigneuses au respect du règlement. Marlène Schiappa a insisté sur l'aspect selon elle inégalitaire de cette tenue. "Ce vêtement est un choix, pas une soumission", répond Latifa, 50 ans.

Le maire écologiste de Grenoble Éric Piolle a appelé le gouvernement à "prendre position", sur les questions de laïcité et sur celles d'hygiène que soulève cette affaire. Vendredi, dans Le Dauphiné Libéré, il a appelé Alliance citoyenne à respecter le règlement des piscines et à "faire son buzz toute seule".

Clément Boutin avec AFP