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Société

Buffet : « Osons prononcer le mot récession »

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A quelques heures d'une réunion d'urgence à Matignon entre François Fillon et ses ministres concernés par la récession, Marie-George Buffet, la secrétaire nationale du Parti Communiste est revenue sur la crise économique en France.

Pour la première fois depuis 2002, le PIB recule. -0,3%, c'est le chiffre annoncé jeudi dernier par l'INSEE pour le deuxième trimestre 2008. La France frôle donc la récession, qui se définit comme 2 trimestres consécutifs de baisse de l'activité. Pour trouver des solutions à cette dégradation de la conjoncture économique, François Fillon et ses ministres se réunissent cet après-midi à Matignon. Invitée de Bourdin & Co ce matin en direct de Pékin, Marie-George Buffet, député de Seine-Saint-Denis, et secrétaire nationale du Parti Communiste Français porte un jugement sévère sur l'action du gouvernement :

« Osons prononcer ce mot, récession. Moi je lis attentivement tous les journaux économiques et ce mot y est prononcé depuis déjà plusieurs semaines. Il ne faut évidemment pas s'en réjouir, parce que récession ça veut dire perte du pouvoir d'achat, peut-être de nouveau montée du chômage, ça veut dire des entreprises qui risquent de fermer, une crise immobilière. Donc je dis "allons-y, organisons un grand débat pour voir les solutions pour lutter contre cette récession".

La question « Peut-on être le Président du pouvoir d'achat et faire des réformes ? » est intéressante, mais la question est plutôt : « Quelles réformes il faut faire pour à la fois assurer le pouvoir d'achat et aussi faire en sorte qu'on ait un budget qui se tienne, et une relance industrielle ? ».
Un exemple : par rapport aux entreprises et à cette régression industrielle dont on parle aujourd'hui, il faut qu'on ait une réforme de la fiscalité. Ça fait des mois et des mois que je prône cette idée. Il faut encourager les patrons qui veulent produire, faire de la recherche, qualifier le personnel. Aujourd'hui, on fait de l'exonération fiscale à tout va, mais pour favoriser au contraire les bas salaires, et pour laisser faire les actionnaires qui cumulent leur enrichissement.
Au contraire, essayons d'avoir une réforme fiscale qui dit : là où il y a investissement dans la recherche, dans la production de qualité, respectueuse du développement durable, dans la qualification du personnel et dans les salaires, faisons les cadeaux fiscaux nécessaires. Et là où l'entreprise a un comportement qui ne vise qu'à l'enrichissement de quelques uns, taxons.

Aujourd'hui, le gouvernement ne dit pas la vérité aux Français. On nous bassine avec la réforme sur la mise en concurrence des grands magasins, alors qu'elle est pratiquée depuis des années en France, dans d'autres pays européens et à l'échelle du monde avec l'Organisation Mondiale du Commerce ; et aujourd'hui on parle de récession. C'est un échec. »

La rédaction-Bourdin & Co