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Société

Bretagne et PACA : attention aux coupures !

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Le froid persiste. La consommation d'électricité grimpe. Mais la France semble à l'abri des coupures graves et longues cet hiver. Pourtant, deux régions pourraient passer les fêtes dans le noir...

Qui dit grand froid, dit grosse consommation d'électricité. La France devrait frôler son record historique [92.400 mégawatts le 7 janvier dernier] ce jeudi soir avec une prévision de 92.000 mégawatts. Un record qui pourrait même être dépassé en fin de semaine, si les températures, déjà inférieures aux normales saisonnières, s'avéraient légèrement plus basses que prévu.
« La situation est très tendue », reconnaît EDF, en raison notamment des carences du parc nucléaire. Quinze des 58 centrales du pays sont à l'arrêt pour entretien. Et deux régions sont particulièrement exposées au risque de coupures : la Bretagne et la Provence-Alpes-Côte-d'Azur (PACA).

Des régions faibles productrices d'électricité

La Bretagne et la PACA ne produisent pas suffisamment d'électricité et sont dépendantes des "importations". Tandis qu'en PACA, la production locale couvre moins de la moitié des besoins régionaux, la Bretagne ne produit elle, que 7% de l'électricité qu'elle consomme.

« La Bretagne, sensible au moindre des aléas »

« La Bretagne est très déficitaire en moyens de production sur place, explique Dominique Maillard, président de RTE. Et elle est aussi très dépendante de la production de la Centrale de Cordemais [Loire-Atlantique]. S'il y avait une défaillance, on se retrouverait dans des conditions d'alimentation difficiles de la région Bretagne, qui pourraient amener à toute une série de mesures d'urgence. La dernière d'entre elles étant des délestages sélectifs permettant de préserver l'alimentation de l'essentiel des habitants, quitte à procéder à certains délestages partiels et tournants pour les consommateurs. Nous sommes sensibles au moindre des aléas. »

Habitants et mairies mobilisés

Réseau de Transport d'Electricité (RTE) appelle donc les habitants de ces régions à réduire leur consommation d'électricité. Et Jean-Luc Daubaire, adjoint à la ville de Rennes (Ille-et-Vilaine - Bretagne), chargé de l'énergie et de l'écologie urbaine, d'assurer : « Si chaque foyer en Bretagne diminuait sa consommation de 100 watts [ndlr, une ampoule électrique courante à incandescence requérant une puissance de 60 W], il n'y aurait plus de risque de coupure. »

Hier mercredi, l'Association des Maires de France a demandé aux élus de faire de même au niveau de la municipalité, notamment concernant les éclairages publics et les illuminations des fêtes de fin d'année. Car, rappelle Dominique Maillard, « la période de pointe est en fait très concentrée. Aujourd'hui, c'était vraiment à 19h. Et à une demi-heure près, on a des variations qui peuvent être de l'ordre d'un millier de mégawatts, en plus ou en moins. »

La rédaction, avec Kelly Laffin et Pierre Viaud