Braquage et prise d'otage: 27 et 20 ans requis contre les auteurs
Des peines de 27 et 20 ans de réclusion criminelle ont été requises mardi à l'encontre de deux braqueurs radicalisés, jugés pour avoir pris en otage la famille d'un postier en 2013, en vue de constituer un butin destiné à des actions terroristes.
Aux assises de Paris, l'avocate générale Sylvie Kachaner a décrit le principal accusé Ibrayima Sylla, 37 ans et douze condamnations au casier, et son "bras droit" Pierre Roubertie, 26 ans, comme un "binôme" en "osmose totale", déterminé à multiplier les braquages pour financer des actions terroristes.
"Intermittents de la cellule terroriste"
A l'encontre de ces deux hommes "dangereux", qui ont "adhéré à la mouvance islamiste radicalisée" et qui "partagent une idéologie", elle a également requis que leur condamnation soit assortie d'une peine de sûreté des deux tiers, et leur inscription au Fichier judiciaire national automatisé des auteurs d'infractions terroristes (Fijait).
Tout en qualifiant les deux autres accusés, qui comparaissent libres, d' "intermittents" dans "la cellule terroriste" que voulait créer Sylla, l'avocate générale a relevé leur complicité dans les crimes commis et leur participation active aux repérages pour des actions ultérieures.
2.000 euros de butin
A l'encontre de Roushdane Kelani, qui a fourni un taser ayant servi au braquage, elle a requis dix ans de réclusion criminelle, assortie d'une peine de sûreté des deux-tiers, ainsi que son inscription au Fijait.
Quant à Emmanuel Nsomoto, schizophrène, elle a demandé à ce que soit "prise en compte" l'altération du discernement décelée par les psychiatres, tout en requérant contre lui une peine de quatre ans, dont trois ans et trois mois "pourraient être assortis d'un sursis avec mise à l'épreuve et d'une obligation de soin", ce qui couvrirait la durée de sa détention provisoire.