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Société

Blois: un rassemblement devant le commissariat pour dénoncer le traitement des violences faites aux femmes

L'entrée des locaux de l'IGPN, la police des polices, à Paris

L'entrée des locaux de l'IGPN, la police des polices, à Paris - Christophe ARCHAMBAULT

Près de 200 personnes ont manifesté ce mardi dans les rues de Blois (Loir-et-Cher) afin de dénoncer le traitement des violences faites aux femmes par la police, après l'agression d'une jeune femme qui avait été invitée à se représenter plus tard au commissariat.

Entre 150 et 200 personnes ont manifesté mardi à Blois pour dénoncer le traitement par la police des violences faites aux femmes, une semaine après la violente agression d'une jeune femme quelques heures après avoir été invitée à se représenter plus tard au commissariat.

"Cela reflète notre société dans laquelle on ne fait pas notre travail contre les violences faites aux femmes. (...) Ce qui est fondamental, quand on reçoit une femme, c'est de savoir si elle est en sécurité. (...) Malgré les lois qui sont faites, il n'y a pas de conscience politique sur la gravité de ce qui est fait aux femmes", a estimé Micheline Dupont, du collectif Droit des Femmes 41, à l'initiative du rassemblement.

Un accueil "pas encore au point"

L'accueil des femmes "n'est pas encore au point", "les gens manquent de formation", a-t-elle regretté devant le commissariat.

Présente aussi, Even, qui n'a pas souhaité donner son nom de famille, a pris la parole pour le collectif des Collages féministes de Blois.

"On est présentes pour dénoncer l'inaction de la police", a indiqué la jeune militante.

"Quand, à 17h30, on lui a dit de repasser le lendemain, elle a précisé qu'elle avait peur et, malheureusement, on lui a dit que, comme ce n'était pas la procédure, elle ne serait pas raccompagnée jusqu'à chez elle. Et c'est en rentrant chez elle que c'est arrivé. (...) Ce n'est pas possible que quelqu'un dénonce des violences, dénonce la peur de mourir, et ne soit pas entendu", a-t-elle insisté.

"Des défaillances systémiques"

"Ces défaillance sont systémiques, ce n'est pas une personne en particulier, ce n'est pas le commissariat de Blois. Il y a tout un système qui est à revoir", a-t-elle estimé.

L'IGPN a été saisie vendredi après la violente agression de cette jeune femme de 24 ans, frappée par son ancien compagnon quelques heures après s'être présentée sans avoir été reçue au commissariat de Blois, selon la préfecture du Loir-et-Cher.

La victime, placée dans le coma, souffre de "lésions hémorragiques cérébrales majeures", avait précisé la procureure de la République de Blois Charlotte Beluet.

Son ancien compagnon, âgé de 27 ans, a été interpellé jeudi à Plaisir (Yvelines). Il a été placé en détention provisoire dans le cadre d'une information judiciaire pour tentative de meurtre.

Jeanne Bulant avec AFP Journaliste BFMTV