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Société

Bernheim : « Des horaires de piscine pour les orthodoxes »

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Le Grand rabbin de France Gilles Bernheim a évoqué les demandes spécifiques de certaines communautés concernant les piscines.

Jean-Jacques Bourdin : Est-ce que vous comprenez une jeune femme juive qui désire se baigner dans une piscine avec d'autres femmes juives et seulement entre femmes ?

Gilles Bernheim : Oui je le comprends.

Jean-Jacques Bourdin : Est-ce que vous le demandez à la République ?

Gilles Bernheim : Non je le demande au directeur de la piscine, avec discrétion, avec respect, en tenant compte également des contraintes dans l'organisation de tout ce qui se vit et fait à la piscine. Je ne l'exige certainement pas de la République, par contre, en tant que rabbin, je fais tout pour que cela soit possible, afin que les femmes orthodoxes ou les hommes orthodoxes ne soient pas confrontés à des situations qui pour eux sont impossibles et qui ne leur permettraient d'accomplir un sport tout à fait fondamental.

Jean-Jacques Bourdin : Alors il faudrait fermer certaines piscines municipales pour permettre à des jeunes femmes juives ou musulmanes de se baigner entre elles ?

Gilles Bernheim : On ne ferme pas les piscines, on demande un horaire, et il n'appartient nullement aux juifs orthodoxes d'exiger tout un après midi par exemple.

Jean-Jacques Bourdin : Ce n'est pas un affront fait à mixité, à la laïcité de la République française ?

Gilles Bernheim : Pas du tout, je comprends parfaitement les hommes et les femmes de ce pays qui vont nager en mixité à la piscine. Je demande simplement, avec respect pour les droits de la République, sans que cela trouble l'ordre public, s'il est possible d'avoir une heure ou deux pour que non mixité il y ait, afin que ces valeurs religieuses soient aussi respectées.

Jean-Jacques Bourdin : Mais pourquoi est-il si important pour une jeune femme juive de se retrouver les femmes avec les femmes et les hommes avec les hommes ?

Gilles Bernheim : C'est une question de pudeur, le regard que l'autre porte sur son propre corps. Ce n'est pas une règle propre à l'Islam, elle est propre au judaïsme pratiquant, et c'est une règle qui consiste à n'offrir son intimité qu'à la personne de son cœur et non pas à tous. C'est une règle religieuse, elle est importante, mais je répète que c'est dans le respect des lois de la République et c'est dans un souci de ne pas gêner l'ordre public que la communauté juive le demande.

La rédaction-Bourdin & Co