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Bébés échangés: zoom sur les bracelets d'identification

Dans certains CHU, ces bracelets sont désormais portés par tous les patients.

Dans certains CHU, ces bracelets sont désormais portés par tous les patients. - Philippe Huguen - AFP

Ces bracelets ne servent pas uniquement pour éviter les échanges de bébés, comme c'est arrivé à deux nouveau-nés, il y a vingt ans, et dont le procès s'ouvre, ce mardi. Ils permettent également d'éviter des erreurs importantes au bloc opératoire.

En plastique rose, bleu ou blanc, avec nom, prénom et date de naissance bien en évidence, le "bracelet d'identification" passé autour du poignet ou de la cheville des nouveaux-nés est supposé prémunir contre les risques d'échanges de bébés, comme cela est arrivé à deux nouveau-nés, il y a vingt ans, et dont le procès s'est ouvert mardi à Grasse.

Utilisée dans les maternités françaises depuis plus d'une quarantaine d'années, cette gourmette médicale est l'outil de base de ce que les spécialistes appellent "l'identitovigilance". Ce terme désigne la prévention des erreurs et la gestion des risques liés à l'identification des patients en milieu hospitalier et aussi parfois dans les centres pour personnes âgées.

Des bracelets pour les enfants et les patients souffrant de démence

Il ne s'agit pas seulement du risque de confondre deux bébés comme cela a été le cas il y a 20 ans dans une maternité à Cannes, dossier examiné depuis mardi par un tribunal de Grasse et pour lequel les familles réclament 12 millions d'euros de dédommagement.

Cela désigne aussi les erreurs d'identité pouvant être fatales sur des patients au moment d'entrer en salle d'opération.

La bonne pratique veut que le bracelet d'identification soit systématiquement utilisé "au minimum pour toute personne incapable de décliner son identité", selon un "Guide pratique de l'identitovigilance" réalisé par des experts médicaux français.

Il s'agit des nouveau-nés mais aussi des enfants, ceux qui vont subir une anesthésie générale, ceux qui sont dans le coma ou encore ceux qui souffrent de démence comme les malades d'Alzheimer.

Tous les patients portent un bracelet dans certains CHU

Ces petits bracelets scellés, que l'on ne peut normalement enlever sans déchirer ou découper, sont de plus en plus utilisés et se généralisent même à tous les patients admis à l'hôpital. C'est le cas par exemple au CHU de Nîmes depuis 2012.

Au sein des maternités, ils sont devenus la norme. Dans une note sur la sécurité des soins à la naissance, la Haute autorité de santé (HAS, organisme chargé d'indiquer les bonnes pratiques médicales) énumère parmi les soins à prodiguer au bébé juste après sa venue au monde un "protocole d'identification" avec la "pose d'un bracelet d'identification".

Bien que la pratique des bracelets soit déjà ancienne, cela ne va pas forcément toujours de soi: une enquête réalisée en 2010 sur le port de bracelet dans différent services de pédiatrie en Lorraine indiquait que dans 40% des cas les bracelets étaient absents chez les jeunes patients et dans 20% les informations sur les rubans étaient illisibles (l'étude ne faisait pas la distinction entre nouveau-nés et enfants hospitalisés).

J.S avec AFP