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Société

Bac Nord de Marseille: un premier policier révoqué

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Régis Dutto, mis en examen en octobre 2012, a été révoqué mardi par le conseil de discipline. Des stupéfiants avaient été retrouvés à son domicile.

Ils sont six, trois gradés et trois gardiens de la paix, à affronter mardi et mercredi un conseil de discipline, l'un après l'autre. Ces policiers âgés de 34 à 52 ans faisaient partie de la sulfureuse Bac Nord de Marseille. L'an dernier, seize d'entre eux ont été mis en examen pour "vol en bande organisée, extorsion en bande organisée, acquisition, détention et transport non autorisé de stupéfiants".

Mardi après-midi, le premier verdict est tombé: Régis Dutto, au domicile duquel une vingtaine de barrettes de cannabis avaient été retrouvées, a été révoqué par le conseil de discipline, réuni sous la présidence du sous-préfet Jean-René Vacher.

Huit "baqueux" ont déjà été convoqués début juillet lors d'un premier conseil de discipline, qui a proposé des peines, entérinées à Paris, allant jusqu'à trois mois de suspension ferme de service. Deux de leurs collègues ont ensuite été sanctionnés en septembre après des commissions tenues hors de Marseille, alors qu'une dizaine d'autres ont reçu des blâmes.

La colère de leurs proches et des syndicats

Les deux syndicats de police, qui réclamaient le report de la procédure dans l'attente des conclusions judiciaires, boycottaient cette instance paritaire qui se déroule à huis-clos. Alliance et Unité SGP-Police FO n'avaient déjà pas siégé lors de la précédente commission mi-novembre, entraînant son renvoi faute de quorum.

Cette fois, leur présence n'était pas nécessaire pour statuer sur le sort des fonctionnaires. Les deux organisations pointent un décalage entre les faits qui sont reprochés aux fonctionnaires et les accusations portées à l'automne 2012 par le procureur qui avait parlé d'"une gangrène", tandis que le ministre de l'Intérieur annonçait la dissolution de l'unité de jour de la Bac Nord, une mesure rarissime.

Le père du policier révoqué mardi, Joël Dutto, élu communiste des quartiers Nord de Marseille, a pris la parole la semaine dernière pour dénoncer "le scandale" de l'enquête de l'IGPN (police des polices, ndlr). "Il gardait ces barrettes pour rémunérer un de ses informateurs, pour obtenir des renseignements", a avancé le père, reconnaissant que cela était interdit mais n'avait rien "d'un trafic" ou d'une volonté "d'enrichissement personnel". "L'IGPN a manipulé l'enquête. Lorsqu’un fonctionnaire détient des barrettes et qu’on ne le croit pas, il faut explorer toutes les autres pistes. Ils ne l’ont pas fait."

La rédaction