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Avec le cru 2011, Bordeaux remet les pieds sur terre

Après des millésimes exceptionnels qui avaient atteint des records de prix en 2009 et 2010, les vins de bordeaux en primeur 2011 sortent à des tarifs plus raisonnables. Les prix ont chuté de l'ordre de 40% en moyenne dans les grands crus, de 15 à 20% chez

Après des millésimes exceptionnels qui avaient atteint des records de prix en 2009 et 2010, les vins de bordeaux en primeur 2011 sortent à des tarifs plus raisonnables. Les prix ont chuté de l'ordre de 40% en moyenne dans les grands crus, de 15 à 20% chez - -

BORDEAUX (Reuters) - Après des millésimes exceptionnels qui avaient atteint des records de prix en 2009 et 2010, les vins de bordeaux en primeur 2011...

BORDEAUX (Reuters) - Après des millésimes exceptionnels qui avaient atteint des records de prix en 2009 et 2010, les vins de bordeaux en primeur 2011 sortent à des tarifs plus raisonnables.

L'effervescence est retombée après la semaine des primeurs dans le bordelais du début avril, qui avait vu plusieurs milliers de professionnels du monde entier venir déguster en avant-première le millésime 2011.

Chaque année, cette pratique unique au monde permettant de fixer des prix et de vendre du vin en cours d'élevage et livrable plus d'un an plus tard, a fait le succès des grands crus bordelais, et plus largement des vins de bordeaux.

En 2012, une baisse significative des tarifs était attendue pour la récolte du 2011. Les prix ont chuté de l'ordre de 40% en moyenne dans les grands crus, de 15 à 20% chez les autres, mais sans doute encore insuffisamment.

"Le millésime arrive en effet après deux années exceptionnelles.

Le 2011 est bon en qualité mais pas comparable, et dans un contexte économique difficile, "les prix sont certes à la baisse mais peut- être pas à la hauteur de ce que souhaitaient les acheteurs", estime François Lévêque, l'un des courtiers de la place.

Beaucoup d'achats ont été effectués sur les deux crus précédents et des stocks existent encore chez les acheteurs du monde entier, lesquels ne devraient se pencher sur le 2011 qu'à la condition d'être sûrs de pouvoir le revendre.

"On achète en général en primeur parce qu'on sait que la valeur du vin va monter avec le temps", explique Allan Sichel, président du Syndicat des négociants en vin de Bordeaux.

"ANNÉE DÉLICATE"

Les grands crus ont pu se permettre des baisses très significatives.

Ainsi, le Château Cheval Blanc, 1er grand cru classé A de Saint-Emilion arrive sur le marché au prix consommateur à environ 660 euros la bouteille contre presque le double en 2010 (1.300 euros)!

Dans le Médoc, le Château Margaux, 1er grand cru classé en AOC Margaux, vaut aujourd'hui autour de 510 à 520 euros la bouteille contre 945 pour du 2010.

Château Angelus, 1er grand cru classé B de Saint-Emilion, se retrouve à moins de 200 euros la bouteille alors que le 2010 vaut 310 euros.

Selon un professionnel, les vins qui arrivent à des prix intermédiaires, comme La Tour Martillac, grand cru classé de Graves, qui sort à 25 euros, soit à peine un euro de moins qu'en 2010, pourraient tirer leur épingle du jeu.

"Ce sont des vins qui sont très prisés pour les foires aux vins dans la grande distribution", souligne François Lévêque.

Pourtant, au Château Smith Haut-Laffitte, grand cru classé de Graves, la propriétaire Florence Cathiart confirme que le prix qu'elle vient de fixer est 41% sous celui de 2010 (52 euros prix consommateur).

"Je voyais bien que nous étions dans une année délicate, celle de tous les dangers. Nous avons eu une baisse de la production cette année de l'ordre de 15% et on a gardé 15%. Je suis confiante", dit-elle.

Après une décennie exceptionnelle qui a vu monter les prix à des sommets jamais atteints, les primeurs restent néanmoins une méthode prisée des professionnels.

Dans ce contexte, l'annonce faite par Château Latour, l'un des plus grands châteaux médocains, premier grand cru classé à Pauillac, de ne plus participer à la semaine des primeurs dès 2012 a créé la surprise.

Claude Canellas, édité par Gérard Bon