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Société

Avalanche : le bilan s'alourdit

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7 blessés et 8 disparus, probablement décédés. C'est le bilan de l'avalanche survenue hier dans le massif du Mont-Blanc. Retour sur les circonstances de ce tragique et rare accident.

Hier, une avalanche a emporté 16 alpinistes qui s'attaquaient à l'ascension du massif du Mont-Blanc dans les Alpes. Sept des alpinistes ont été blessés. Mais huit autres, 4 Allemands, 1 Autrichien et 3 Suisses, sont toujours portés disparus, emportés par la coulée de neige.
Les recherches, interrompues hier après-midi en raison des risques d'effondrement de plaques de neige, se poursuivent aujourd'hui, mais quasiment sans plus d'espoir de retrouver des survivants. Un survol aérien de la zone où seraient ensevelis les 8 alpinistes toujours portés disparus a permi de localiser plusieurs des disparus. Les secours ont capté les signaux de 7 appareils, des boitiers permettant de retrouver les victimes d'avalanche. Mais il est beaucoup trop dangereux d'aller chercher les corps. Il faudra attendre que la neige fonde.

Pour Daniel Pueyo, capitaine du peloton de gendarmerie de haute montagne de Haute-Savoie, « après les recherches effectuées de 3h du matin à midi passé, on peut envisager que les personnes qui manquent à l'appel n'étaient peut-être pas présentes dans cette face nord ou alors sont décédées. Des investigations sont toujours en cours pour vérifier la présence de ces personnes dans cette face nord du Mont-Blanc du Tacul. Les chances de survie, quand on est enfoui dans une avalanche sont de l'ordre de 15 à 20 minutes. Donc après 9 heures de recherches, on peut estimer que le bilan s'alourdit. »

Que s'est-il passé ?

Il était 3hdu matin dans la nuit de samedi à dimanche. Les alpinistes traversaient une voie très fréquentée sur la face nord du Mont blanc du Tacul, à 3600 mètres d'altitude. La chute d'un sérac, un bloc de glace aurait déclenché une très grande coulée de neige, qui s'est transformée en avalanche.

Les explications de Xavier Chapaz, le président de la compagnie des guides de hautes montagnes de Chamonix : « Dans les glaciers, il y a des morceaux de glace suspendus à certains endroits ; on les appelle des séracs. Et comme les glaciers bougent et avancent, les séracs avancent en même temps. Ces masses de glace, plus ou moins grosses, dans une zone de rupture, se mettent donc à tomber. Comme les chutes de pierres, cela fait partie des dangers dits objectifs de la montagne et de la haute altitude. C'est totalement imprévisible. »

Les avalanches les plus meurtrières

Ces 10 dernières années dans les Alpes françaises, le bilan des avalanches est lourd :

23 janvier 1998 : 11 morts (dont 9 collégiens), près des Orres
9 février 1999 : 12 morts, dans la vallée de Chamonix
23 février 2000 : 6 skieurs, près d'Orcières-Merlette
4 mars 2002 : 6 skieurs, dans la vallée de Manchet
20 avril 2002 : 4 randonneurs, dans le massif du Mont-Blanc
31 janvier 2006 : 3 militaires, dans le massif du Dévoluy
24 août 2008 : 8 disparus, dans le massif du Mont-Blanc

La rédaction, avec Hugo Perrier et Sébastien Gilles