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Société

Auto : la production française décroche

Le site PSA Peugeot Citroën de Poissy (Yvelines).

Le site PSA Peugeot Citroën de Poissy (Yvelines). - -

Fermeture de PSA à Aulnay, baisse des ventes : la production française de voitures est à la peine, et cela depuis dix ans. Un « plan Marshall » de l’automobile est en préparation, annonce Arnaud Montebourg.

Les constructeurs français d'automobiles sont à la peine. Parmi les inquiétudes: la fermeture probable du site d'Aulnay sous bois (3 300 salariés). Autre problème: la baisse des ventes de voitures. Selon les statistiques publiées ce lundi par le Comité des constructeurs français d'automobiles, le recul des immatriculations de voitures neuves en France s'est poursuivi en juin quoique à un rythme un peu ralenti (-0,9%), mais le marché automobile français est toujours attendu en retrait de 8 à 10% sur l'année.
Un « plan Marshall » pour sauver le secteur automobile français est en préparation. Le plan d'action pour l'avenir de la filière automobile française sera « prêt dans les jours qui viennent » a déclaré lundi Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif. Le contenu du rapport sera d'abord présenté à l'Elysée, a indiqué Arnaud Montebourg, jugeant qu'il était « trop tôt » pour en évoquer le contenu.

« Une exposition européenne trop importante »

Le fait est que depuis 10 ans, la production automobile décroche. Au total, on compte près de 40 % de voitures en moins. Les usines françaises des constructeurs français n'arrivent pas à faire tourner leurs sites à plein régime, alors que l’Allemagne et la Grande Bretagne ne connaissent pas les mêmes difficultés. Selon le cabinet AlixPatrtners, la chute du marché automobile européen force PSA à faire fonctionner ses usines européennes à 80% et Renault à 74%. Pourquoi un tel déclin ? « L’exposition des constructeurs français au marché européen a sûrement été trop importante », explique François Roudier, porte-parole du CCFA, le Comité des constructeurs français d'automobile qui regroupe PSA et Renault. « Tout leur objectif, c’est de pouvoir diminuer cette part de marché européen en augmentant les marchés hors-Europe : le Brésil, la Chine, la Russie, l’Inde… L’Europe est un marché de remplacement : lorsque tout va bien, il est assez stable mais lorsqu’on est en période de récession, les usines qui font essentiellement de l’entrée de gamme vont avoir un problème. »

Le marché allemand se porte bien

Et c'est justement parce qu'il a beaucoup misé sur son exportation en dehors de l'Europe que le marché de l'automobile allemand s'en sort bien, comme l'explique Bernard Jullien, directeur du Gerpisa, le réseau international de recherche sur l'industrie automobile : « Parmi les constructeurs allemands, certains ont des usines qui tournent en partie parce qu’ils parviennent à exporter, y compris vers la Chine. Ensuite, vous avez des usines qui sont sur des modèles moyen/haut de gamme, comme la Passat, la Golf, et qui ont l’avantage de tourner sur des modèles plus demandés. Nous on a des modèles positionnés là où la concurrence est la plus vive, comme les C3 208 Clio : on est au cœur de gamme. Par conséquent, les classes moyennes, qui sont les plus touchées par la crise, ne sont pas très enthousiastes pour aller sur ces produits là aujourd’hui. »

La Rédaction, avec Antoine Perrin