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Attentat à Nice: une méthode déjà utilisée par des terroristes islamistes

Après le drame de Berlin, la piste terroriste semble se confirmer. La méthode utilisée, et qui a fait au moins 12 morts, n'est pas sans rappeler l'attaque de Nice en juillet dernier. Un mode opératoire vanté par les dirigeants de Daesh.

C'est une attaque que l'on peut qualifier de facile et meurtrière. Lancer un camion contre une foule de badauds, la scène qui s'est déroulée à Berlin lundi soir, rappelle irrémédiablement l'attentat de Nice, le 14 juillet dernier. Au moins 12 personnes ont perdu la vie sur le marché de Noël qui accueillait de nombreux badauds dans la capitale allemande. Pour l'heure aucune revendication n'a encore eu lieu mais les autorités allemandes privilégient la thèse terroriste.

Comme à Nice en juillet dernier. Mohamed Lahouaiej Bouhlel avait lancé un camion à toute allure, fauchant des dizaines de personnes et en tuant 86. Sur la Promenade des Anglais, le conducteur a profité des festivités du 14-Juillet pour faire un maximum de victimes, à une heure où la foule assistait au feu d'artifice de la fête nationale, avant l'intervention des forces de l'ordre. Une méthode utilisée connue du terrorisme islamiste. 

"Ecrasez-les"

En octobre 2014, à Saint-Jean-sur-Richelieu, près de Montréal au Canada, deux militaires canadiens ont été happés par une voiture et l'un des deux en est mort. L'auteur de l'attaque est un jeune homme rallié aux thèses de l'islamisme radical. En 2014, dans son magazine de propagande Inspire, Daesh appelait ses combattant à "utiliser un camion comme une tondeuse à gazon".

"Allez dans les endroits les plus densément peuplés et prenez le maximum de vitesse pour faire le plus de dégâts. Si vous avez accès à une arme à feu, utilisez-la pour finir le travail", écrivait l'organisation terroriste.

A la même époque, Abou Mohammed al-Adnani, porte-parole de Daesh, avait justement appelé à utiliser cette méthode, pour les attaques dans les pays occidentaux. "Comptez sur Allah et tuez-les de n'importe quelle manière", avait-il déclaré dans un message publié en plusieurs langues. Précisant: "Si vous n'avez pas d'arme, frappez sa tête avec une pierre, égorgez-le avec un couteau, ou écrasez-le avec votre voiture".

Une méthode crainte par les services de renseignement

Des menaces que les services de renseignement français ont pris très au sérieux. Auditionné le 24 mai par la commission d'enquête parlementaire relative aux moyens mis en oeuvre par l'Etat pour lutter contre le terrorisme, le directeur général de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), Patrick Calvar, craignait que les sympathisants de Daesh ne commencent à utiliser des "voitures piégées".

"Quand on voit la logistique qui a été déployée par Daesh, puisqu’on la connaît maintenant, pour faire le Bataclan et Bruxelles, on peut se dire que là ils ont trouvé un mode opératoire qui ne sacrifie qu’une seule personne et qui fait un maximum de dégâts", acquiesce Régis Le Sommier, directeur adjoint de la rédaction de Paris Match, sur BFMTV.

À Dijon, plutôt un acte de démence

À Londres, en 2013, deux personnes avaient aussi utilisé cette méthode pour essayer de tuer un soldat. Avec leur véhicule, ils ont roulé sur le jeune Lee Rigby. Puis ils l'ont frappé avec une hache et des couteaux, avant d'essayer de le décapiter.

En décembre 2014, cette piste avait aussi été évoquée en France. En effet, un homme avait blessé 13 personnes, en fonçant avec sa voiture dans un très fréquenté marché de Noël de Dijon. S'il avait crié "Allah Akbar" et assuré avoir agi "pour les enfants de Palestine", la procureur de Dijon, avait finalement conclu qu'il ne s'agissait "absolument pas d'un acte terroriste" mais plutôt d'un acte de démence, son auteur souffrant d'une "pathologie psychiatrique ancienne et lourde".

I.V. et J.C.