BFMTV
Société

Attaque du fourgon : un miraculé témoigne

-

- - -

Le commando qui a braqué ce lundi un convoi de fonds à Marseille est toujours en fuite. Témoins, procureur et police évoquent une extrême violence.

Une scène de film de guerre, et un bilan miraculeux au vu de la violence employée. Le braquage d’un fourgon blindé hier lundi matin à Marseille par un commando qui a ensuite pris la fuite, a choqué. Les auteurs, entre 6 et 10, sont, ce matin encore, très activement recherchés.

En pleine circulation dans un quartier proche du port de commerce, les malfaiteurs cagoulés se sont emparés de plus de deux millions d’euros après avoir fait sauter la porte arrière du fourgon, incendié deux véhicules et tiré plusieurs dizaines de cartouches de kalachnikov sur la cabine des convoyeurs, sur une patrouille de CRS qui se trouvait là par hasard et sur des particuliers pris au piège de l’embouteillage.

« Je suis passé à côté de la mort »

Parmi ces témoins, un chauffeur livreur, véritable miraculé : « je sortais de l’autoroute, pour aller livrer un client et j’ai vu un bonhomme cagoulé, tout en noir, avec une kalachnikov, qui tirait sur tout le monde. A ce moment là, j’ai vu un impact de balle, une explosion. J’ai vu tout blanc et je suis allé m’abriter. Il y avait des balles qui sifflaient. Je me suis dit : je suis passé à côté de la mort, parce qu’un impact sur mon pare-brise et quatre éclats qui sont ressortis derrière la porte de mon véhicule… Aujourd’hui, je n’arrive pas à le croire, que j’ai pu échapper à la mort, en allant travailler. La police m’a dit que j’avais une chance inouïe, que quelqu’un me protège… »

« Des tirs pour tuer… »

Du côté des policiers, on s’interroge sur la nature de ces malfaiteurs plutôt déconcertants. Si ces derniers se sont montrés très professionnels de par leur organisation, leur sang-froid apparent – ils ont été filmés par des images amateurs –, l’utilisation efficace d’explosif, ils n’ont en revanche pas hésité à tirer de façon quasi aveugle sur plusieurs voitures de particuliers. Le bilan aurait pu être dramatique et ce qui apparaît aujourd’hui comme un braquage réussi, aurait pu tourner au bain de sang… Une attaque d'une extrême violence, comme l’explique Jacques Dallest, le procureur de Marseille : « 2, 3, 4 chargeurs de 30 cartouches ont été utilisés, on n’arrive pas à dénombrer les étuis par terre. Ce sont des tirs pour tuer, de façon extrêmement désordonnée ».

« Des fous dangereux, qui tirent sur tout ce qui bouge ! »

Rappelant que « plusieurs chargeurs de kalachnikov ont été vidés sur des convoyeurs de fonds, sur des témoins et sur des policiers », Rolland Gauze, directeur interrégional de la Police Judiciaire de Marseille, lance, en colère : « Arrêtons de parler d’équipe chevronnée, ce sont des fous dangereux, des débiles mentaux, qui tirent sur tout ce qui bouge ! »

La Rédaction, avec Lionel Dian