Armor Lux: la fin du Made in France faute de personnel ?
Le Made in France est l’un des thèmes phares de la campagne présidentielle. Mais pour nos entreprises, il ne suffit pas toujours de vouloir produire Français, il faut aussi le pouvoir. Et c’est parfois très compliqué. C’est le cas pour la marque de prêt à porter bretonne Armor Lux, basée à Quimper (Finistère), qui fabrique notamment des marinières. L’entreprise, en pleine croissance, compte 600 employés en France, dont une centaine de couturières dans l’usine de Quimper.
« On ne reçoit aucun CV ! »
Le carnet de commande est plein et son patron, Jean-Guy Le Floc'h, veut continuer à produire en France. Sauf qu’il a un gros problème : « On n’arrive pas à embaucher ! Une couturière, c’est quasiment introuvable. Personne ne postule. On ne reçoit aucun CV. On a dû en embaucher deux en trois ans : une polonaise et une marocaine. Le problème c’est que les lycées professionnels ont fermé les filières de formation. Autant c'est facile pour nous d'acheter des machines, autant c'est compliqué de recruter ».
« Le risque, c’est de devoir fermer une entreprise française faute de candidats »
Pourtant, il y a urgence, puisque la moyenne d’âge des couturières en poste à Armor Lux est de 52 ans. « Le risque, c’est de devoir fermer une entreprise française faute de candidats » se désespère Véronique Martin, la directrice des ressources humaines du groupe. C’est donc l’entreprise elle-même qui va mettre en place, en partenariat avec la Chambre de commerce et d’industrie, une formation en apprentissage de couturière à partir du mois de septembre. Avec pour objectif de former 15 à 20 couturières par an.